Universités : Attention danger !
Universités en danger !
Communiqué du vendredi 29 novembre 2024 :
Engagé pour la défense d’une université publique au service de sa jeunesse et de son territoire, le Président d’Avignon Université soutient pleinement l’action inédite initiée par France Universités, qui rassemble les dirigeants des universités et établissements d’enseignement supérieur et de recherche, auprès du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Ce jeudi 21 novembre 2024, les Présidentes et Présidents ont en effet alerté le Ministre sur la situation financière intenable des universités, conséquence des mesures salariales nationales prises par l’État sans qu’elles ne soient compensées. Ils lui ont exprimé tout à la fois leur crainte et leur colère.
Ces mesures salariales ont représenté, pour Avignon Université, une charge supplémentaire de plus d’1 million d’euros en 2024. Le Ministre s’est engagé, devant les Présidentes et Présidents, à renoncer à prélever 1 % supplémentaire sur les budgets 2025 des établissements pour créer un fonds de solidarité. Mais si le Gouvernement confirme son intention d’augmenter, sans compensation, le Compte d’Affectation Spéciale (CAS) pension – destiné au recouvrement et à la gestion financière du régime des retraites de l’État – c’est un nouveau surcoût estimé à presque 820.000 euros qu’il va prélever sur le budget 2025 de notre établissement.
Avignon Université joue un rôle majeur en faveur de la jeunesse et du dynamisme économique de son territoire. Ces dernières années, elle a développé une offre de formation qui conduit ses étudiants à la réussite et à l’insertion professionnelle avec des taux d‘insertion supérieurs à 92% après une licence professionnelle ou un Master. Elle a soutenu une recherche fortement connectée à son environnement socio-économique avec une recherche partenariale dont le chiffre d’affaires a triplé en quelques années. Elle a porté des projets structurants pour les écosystèmes et contribue, de façon déterminante, à la vitalité économique et culturelle de son territoire.
Cette dynamique s’est déployée malgré les économies drastiques qu’elle a dû s’imposer pour financer des mesures gouvernementales non compensées. Aujourd’hui, Avignon Université n’est plus en mesure de supporter les économies supplémentaires susceptibles de couvrir la nouvelle baisse des financements publics. Si cette baisse se confirmait, la dynamique engagée ne pourrait pas être maintenue et l’établissement serait contraint de fermer des formations et de renoncer à des projets déterminants pour l’avenir de ses étudiants et de son territoire.
Fermer les portes de l’enseignement supérieur à une partie de la jeunesse et réduire notre capacité d’innovation n’est pas une économie. C’est une dette économique et sociale qu’il nous faudra régler dans les années à venir.
Les Présidentes et Présidents ont prévenu le Ministre : le Gouvernement doit aujourd’hui assumer les décisions qu’il prend.
Georges Linarès
Président AVIGNON UNIVERSITÉ
Les cours du mardi 3 décembre sont annulés. Les examens sont maintenus et les services restent opérationnels.
La situation financière des universités s’est dégradée très fortement ces dernières années. Les mesures salariales décidées par l’État n’ont été que très partiellement compensées dans un contexte inflationniste qui impacte naturellement les charges de fonctionnement des établissements.
À l’échelle nationale, les mesures dites « Guerini » ont représenté près de 500 millions d’euros de charges supplémentaires supportées par les budgets des universités. Le projet de loi de finances 2025 prévoit l’augmentation, sans compensation, du compte d’affectation spéciale (CAS) pension destiné au financement des retraites de l’État.
Ce prélèvement supplémentaire représentera 180 millions d’euros. Le ministre a par ailleurs annoncé son intention de prélever, en 2025, 1% des dotations pour charge de service public pour créer un fonds de solidarité inter-universités.
Les universités ne supportent cette baisse du soutien public qu’en prélevant des fonds de roulement dont certains sont d’ores et déjà épuisés. D’autres ne tarderont pas à l’être.
Cette situation est maintenant intenable. Les présidents des universités ont exprimé leur inquiétude et leur colère le 21 novembre dernier par une visite impromptue au ministre.
Il s’est engagé, à cette occasion, à renoncer au prélèvement de 1 % destiné au fonds de solidarité. Reste que, malgré les efforts consentis par les universités et les mesures d’économies drastiques qu’elles se sont imposées, elles n’auront bientôt plus aucun moyen de supporter une baisse du soutien public qui conduira, si rien n’est fait, à des mesures dramatiques pour la jeunesse, pour nos territoires et pour le pays.
Les universités souhaitent maintenir ouvertes les portes de l’enseignement supérieur à tous leurs étudiants. Elles veulent maintenir leur contribution, déterminante, à la recherche et à l’innovation.
Renoncer à ces missions ne constitue pas une économie. C’est une dette sociale et économique qu’il nous faudra régler dans les années à venir.Les présidentes et les présidents d’universités réunis à France Universités ont décidé d’actions collectives auprès des élus et du grand public.
C’est dans ce cadre qu’une action nationale est prévue le mardi 3 décembre, action qui devrait conduire les établissements à suspendre une partie importante de leurs activités.
Nous devons participer à ce mouvement – nous le devons avant tout à nos étudiants, actuels et futurs, qui supporteront, d’une façon ou d’une autre, le défaut de soutien de l’État à ses universités.
⚠️Les cours du mardi 3 décembre seront donc annulés. Les examens seront maintenus et les services resteront opérationnels.
Mis à jour le 3 décembre 2024