[Portrait] Sabrina Royer, Maître de conférences en Sciences du langage et Didactique du FLE (Français Langue Étrangère)

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Mes travaux se rattachent au domaine de l’intercompréhension des cultures et des minorités. Dans une démarche d’analyse interactionnelle et ethnographique, je m’intéresse aux processus de médiation/appropriation des savoirs professionnels des apprenants allophones migrants au sein des interactions, dans les formations professionnelles et la reprise d’études académiques dans les territoires francophones (France, Canada, Maroc, etc..).

A travers la collecte de corpus multimodaux (composés de vidéos d’analyses de pratiques), j’étudie la manière dont les apprenants migrants s’approprient les différents objets de savoirs pour construire leur pratique réflexive. Ces dernières années, j’ai étudié plus particulièrement les contextes d’enseignement-apprentissage du français pour les travailleurs migrants allophones dans les métiers où la part langagière est fort intériorisée (métiers considérés en tension).

Quelle est votre actualité scientifique ?

Issue de l’obtention du prix de Valorisation Junior Hauts-de-France, une adaptation de ma thèse paraitra dans le courant 2023 aux Presses Universitaires du Septentrion sous le titre « Construire son apprentissage professionnel dans l’interaction : la part langagière intériorisée en action ».

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Je suis arrivée dans le milieu académique après une expérience professionnelle dans différents milieux professionnels et éducatifs qui m’ont fait me poser des questions sur les univers de formations et sur l’importance de la formation linguistique des allophones dans l’insertion professionnelle. J’ai pris conscience que la recherche pouvait améliorer la réflexion de nombreux aspects dans le fonctionnement d’insertion professionnel et éducatif. Selon moi, ce milieu permet de travailler avec de nombreux acteurs divers, de toujours varier son activité, et de combiner à la fois des aspects théoriques mais aussi pragmatiques.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

S’informer avant sur le milieu de la recherche, rejoindre des communautés de jeunes chercheurs, se créer un réseau afin de rester ouvert à toutes les possibilités et les nouvelles rencontres.

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Je passe de nombreuses heures à faire de l’observation de pratiques apprenantes. Il s’agit d’une image extraite d’un corpus sur lequel je travaille pour la reprise d’études de travailleurs exilés, ils apprennent ici à utiliser l’outil numérique qui conditionne la réussite académique.

Le laboratoire

ICTT (Identité Culturelle, Textes, Théâtratralité) est une équipe interdisciplinaire qui se compose actuellement de 35 membres permanents et 20 doctorants. L’équipe examine les problématiques liées aux questions de l’identité et ses représentations, notamment en milieu minoritaire et dans les sociétés en transition ou modifiées par des flux migratoires et le phénomène de la mondialisation.

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