[Portrait] Ondine Le Fur, doctorante en géographie au laboratoire Espace-Dev

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Doctorante en Géographie (Avignon Université, UMR Espace-Dev ; INRAE, UMR RECOVER), mes recherches portent sur la prévention du risque incendie de forêt en France et en Australie. J’analyse les réglementations d’urbanisme et d’aménagement du territoire qui prennent en compte la vulnérabilité aux feux de forêt des zones habitées en périphérie des villes. 
Dans ces zones d’ « interface habitat-forêt », je m’intéresse à l’usage du paysage pour caractériser les représentations de la vulnérabilité aux incendies des résidents sur leur lieu d’habitation. L’adaptation culturelle et subjective des communautés vulnérables est alors étudiée comme un aspect déterminant de la mise en œuvre de la politique de prévention du risque incendie de forêt.

Quelle est votre actualité scientifique ?

Je présente mes travaux régulièrement lors de conférences sur la gestion du risque incendie (IFCBR2022, Forest Fire Research 2022, France-Australia Bushfire Science Workshop 2020), ainsi que dans des programmes de recherche européens tels que Interreg Marittimo (coopération France-Italie sur la gestion des incendies de forêt). Au côté des administrations de l’Etat, je participe à des journées de travail et d’échanges sur les pratiques des services et l’application des politiques publiques de prévention. Un article est en cours de finalisation.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Après 5 ans en poste en administration départementale (DDTM) sur la prévention du risque incendie de forêt, j’ai décidé de faire une thèse pour étudier en détail cette politique publique et prendre du recul sur la façon dont elle est établie en la comparant avec un autre système à l’étranger (Australie, état du Victoria). Je souhaitais alors découvrir le fonctionnement de la recherche pour comprendre comment les puissances publiques interagissent avec la sphère des chercheurs et utilisent les produits de la recherche pour développer leurs missions.

Également, l’étude du paysage au service de l’aménagement du territoire est une discipline que j’avais investie en école d’ingénieur agronome et que j’avais laissée en suspens durant un temps. J’aspirais donc à approfondir dans le cadre de ma recherche ces compétences en sciences sociales appliquées à la gestion du risque.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

Je conçois la recherche comme une expérience de développement intellectuel personnelle qui se construit en équipe au quotidien. La recherche développée dans un collectif de travail bienveillant me permet de bien appréhender la charge mentale qui peut être parfois importante face à la réflexion et la production à fournir durant un temps contraint par le doctorat. Le choix de personnes avec qui vous développez votre projet doctoral est important pour partager toutes les phases du processus de la recherche. Pousser ses raisonnements et partager ses résultats est d’autant plus exaltant lorsque vos collaborateurs ont suivi de près vos avancées.

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Journée de terrain du 13 mars 2022 dans le quartier de Diamond Creek (Greater Melbourne, Australie). Réalisation d’une enquête auprès des habitants sur leurs représentations de la vulnérabilité aux incendies de forêt.

Journée de terrain du 13 mars 2022 dans le quartier de Diamond Creek (Greater Melbourne, Australie). Réalisation d’une enquête auprès des habitants sur leurs représentations de la vulnérabilité aux incendies de forêt.

L'UMR Espace-Dev

Le thème central de l’unité a pour objet d’étude commun « la caractérisation et la préparation des transitions pour une viabilité du système intégré société-environnement ». Il est décliné sur plusieurs thèmes et méthodologies riches des compétences de l’unité, et avec une démarche scientifique de « sustainability science » ou science impliquée/de la durabilité.

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