[Portrait] Olivier Blight, enseignant-chercheur en biologie des populations et écologie à l’IMBE

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Mes recherches portent sur les effets des changements environnementaux sur les populations et les communautés d’arthropodes et leur restauration. Je m’intéresse particulièrement (1) au rôle des arthropodes en tant qu’ingénieurs de l’écosystème et à leur utilisation en écologie de la restauration, (2) à la restauration de la diversité spécifique et fonctionnelle des arthropodes dans les agro-écosystèmes, (3) et à la dynamique des espèces envahissantes et à leurs effets sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes.

(Ré)écoutez Olivier Blight sur France Inter :

« L’une des pires fourmis au monde est en France » 8/11/2022

Quelle est votre actualité scientifique ?

Je coordonne actuellement le volet scientifique d’un plan d’action de lutte contre une fourmi envahissante, la fourmi électrique (Wasmannia auropunctata), qui vient d’être détectée pour la première fois en France en août dernier. Suite à une évaluation de risques que j’ai réalisée en 2020 pour l’Union européenne, cette espèce a été rajoutée à la liste des espèces préoccupantes pour l’Union. En plus de restrictions sur sa commercialisation, sa détention et son transport, les États membres ont l’obligation de mettre en place un plan d’éradication dans les mois qui suivent sa détection.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Comme pour une grande majorité d’entomologistes professionnels ou amateurs, cet intérêt pour les insectes remonte à mon enfance. D’aussi loin que je me souvienne mon regard s’est toujours arrêté sur les insectes et notamment les fourmis. Cependant cet intérêt a toujours été guidé par une forte curiosité, une envie de comprendre comment sont organisés ces insectes sociaux, plus que par une approche naturaliste. Les interactions entre fourmis mais également des fourmis avec leur environnement m’ont toujours fasciné. C’est grâce à la réalisation de plusieurs stages scientifiques à partir de la L3 que j’ai découvert ce monde de la recherche académique, qui m’a permis et me permet toujours de remplir cette soif de curiosité.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

Le chemin qui mène à une carrière scientifique est long et souvent compliqué professionnellement et personnellement. Outre la précarité des CDD, des sacrifices doivent souvent être faits lorsque l’on est amené à partir à l’étranger. La motivation et l’abnégation sont donc des clés pour atteindre cet objectif. Il est également très important d’échanger avec les chercheurs et chercheuses que vous côtoyez dans le cadre de vos enseignements sur leur métier et leur recherche.

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Je passe la grande majorité de mon temps sur le terrain à quatre pattes, un aspirateur à insectes dans la bouche cherchant des animaux de quelques millimètres. C’est le cas actuellement avec la fourmi électrique qui mesure 1.5mm.

L’UMR 7263 – Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie (IMBE)

Les objectifs de recherche de l’IMBE sont de mieux comprendre l’origine, le maintien et les rôles de la biodiversité méditerranéenne.

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