[Portrait] Matthieu Vignal, Maître de conférences en géographie (ESPACE)

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Géographe, mes recherches s’inscrivent dans le champ des interactions entre les sociétés et leur environnement. Elles portent plus particulièrement sur l’étude de l’impact du changement global sur les dynamiques spatiales et temporelles de la végétation. Pour ce faire, ma démarche repose sur la mise en synergie de campagne de récolte de données, d’analyse spatiale et de développement de modèles statistiques et spatiaux. La finalité de mes recherches est de produire des connaissances spatialisées qui peuvent être utilisées par les acteurs territoriaux pour les aider dans leurs prises de décision. Celles-ci concernent par exemple l’établissement de stratégies de conservation

Quelle est votre actualité scientifique ?

Mon actualité scientifique s’inscrit dans la continuité de mes recherches sur l’impact du changement global sur la répartition des espèces végétales, notamment au travers de questionnements méthodologiques sur les objets (bio)géographiques adaptés à l’étude des changements. Une communication portant sur ce sujet a été réalisée au congrès de l’Union Géographique Internationale en juillet 2022.

En parallèle, des projets débutent : ceux-ci portent d’une part sur l’impact des initiatives citoyennes de récolte de données naturalistes sur notre connaissance des patrons de répartition des espèces végétales et d’autre part, sur l’impact de la fréquence et de l’intensité d’événements climatiques majeurs tels que les sécheresses sur la structure de la végétation. Deux projets dont les objectifs sont, à terme, d’identifier des espaces à enjeux, de déterminer la capacité d’adaptation et le potentiel de résilience du territoire.

C’est d’ailleurs en lien avec ces projets que je vais animer, en compagnie de Johnny Douvinet et Philippe Rossello, portant sur la thématique du changement climatique et de ses conséquences sur les sociétés et les milieux naturels.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

La curiosité et la volonté de contribuer au développement des connaissances concernant les enjeux environnementaux m’ont amené à m’intéresser à la recherche. J’ai ensuite choisi de travailler dans la recherche universitaire, car celle-ci permet de faire de la recherche appliquée, publique, dont les résultats peuvent être directement utilisés par les différents acteurs territoriaux. Il est de ce fait possible d’envisager des retombées concrètes du travail que mènent les chercheurs sur la société.

La recherche universitaire permet également d’allier enseignement et recherche, de transmettre des connaissances et ainsi favoriser les échanges et les débats. Enfin, la recherche universitaire offre une liberté qui me semble essentielle dans la pratique de la recherche.   

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

Je conseillerais aux étudiantes et étudiants de faire preuve de curiosité et de persévérance. D’acquérir une bonne connaissance des domaines qui les passionnent afin d’être en mesure de prendre du recul et de faire preuve d’esprit critique. D’oser tout questionner, reconsidérer, réévaluer que ce soit d’un point de vue théorique ou méthodologique. De croire en leurs capacités, et de cultiver leur créativité.

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Une campagne de terrain : là où émergent de nouvelles idées et où les données sur lesquelles reposent les modèles sont récoltées.

Le laboratoire

Matthieu Vignal est membre du laboratoire ESPACE – UMR7300 (Étude des Structures et des Processus d'Adaptation et des Changements de l'Espace).

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