[Portrait] Marion Parisis, Doctorante en Sciences de l’Information et de la Communication au CNE

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Je réalise un doctorat sous une Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE). Je travaille ainsi en collaboration avec une entreprise privée RSA Cosmos – Konica Minolta qui est basée du côté de Saint-Etienne (42). Cette entreprise construit des planétariums. Elle développe et commercialise un logiciel de planétarium qui permet de diffuser des images de l’Univers en trois dimensions et en temps réel sur l’écran du planétarium. Ce dernier est utilisé par les médiateurs scientifiques pendant des séances à destination de divers publics.

Dans mon travail, je cherche à mettre au jour la façon dont les logiciels de planétarium – qui proposent des environnements virtuels au sein desquels l’Univers est reconstruit – autorisent une exploration des objets célestes et des phénomènes physiques et donc finalement, l’accès à un réel construit par les scientifiques. Pour cela, j’analyse le rapport qu’entretiennent les images d’objets célestes (étoiles, galaxies…) que propose ce logiciel de planétarium avec les savoirs (et les images) produits par les chercheurs en astrophysique. De façon complémentaire, j’analyse la façon dont les médiateurs scientifiques s’approprient ces images et en font usage pendant des séances de planétariums. Je m’intéresse au recours au récit et à certaines formes de fiction en tant que modalités de médiation et qui permettent au médiateur de faire accéder les publics aux savoirs en astrophysique.

Quelle est votre actualité scientifique ?

En juin 2022, j’ai participé aux Doctorales de la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication durant lesquelles j’ai présenté un Poster Scientifique à propos de ma recherche intitulé « Les planétariums numériques : environnements virtuels, fiction et médiation humaine ». En septembre dernier, j’ai également présenté une partie de mes travaux pendant le séminaire Patrimoine en représentations du Centre Norbert Elias qui s’inscrit dans la thématique « Culture : processus et formes » du laboratoire.

Je participe également à des activités de vulgarisation : organisation et animation d’un Café des Sciences sur Avignon intitulé « Le pouvoir des images » ; publication d’un court article dans la revue professionnelle Planétariums.

Pour 2023, je projette de réaliser plusieurs communications. Je mets régulièrement à jour les publications réalisées sur ma page :   
https://centrenorbertelias.cnrs.fr/equipes-de-recherche/doctorants/marionparisis/.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Avant de réaliser mon doctorat, j’ai été médiatrice scientifique dans une association d’astronomie qui possède un planétarium. Je me suis rapidement rendu compte que peu d’études ont été réalisées en France sur ces dispositifs de médiation qui sont complexes à utiliser : ce sont des dispositifs techniques et numériques qu’il faut savoir maîtriser face à des publics et dont les contenus scientifiques sont complexes puisqu’ils concernent des objets et phénomènes célestes dont les échelles sont démesurées pour l’entendement humain.

Je souhaite donc apporter ma pierre à l’édifice aux études actuelles en Sciences de l’Information et de la Communication en travaillant sur les planétariums en tant que dispositifs de médiation scientifique. De plus, par cette recherche, j’espère pouvoir contribuer à faire connaître les planétariums numériques dans ce qu’ils ont de particulier, à savoir, faire intervenir conjointement un médiateur scientifique et un dispositif numérique au service de la transmission, de la sensibilisation, de la découverte des savoirs en astronomie et en astrophysique.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

Pour profiter de son expérience de doctorat, je pense qu’il faut être passionné par son sujet, avoir envie de le creuser, de se questionner dessus. Mais surtout, le doctorat n’est pas une activité solitaire (dans mon cas tout du moins). Savoir s’entourer, pouvoir échanger avec des professionnels, des chercheurs, des doctorants offre une richesse dont on a tout intérêt à profiter pour développer, enrichir, questionner son travail. Cela permet d’avoir d’autres regards, d’autres opinions et cela aide à prendre du recul sur ses travaux qu’il est parfois difficile de prendre lorsque l’on a « la tête dans le guidon ». 

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Cette photo montre l’intérieur du planétarium du musée La Coupole situé à Helfaut (62570). Sur l’écran du dôme, on y voit la nébuleuse d’Orion disponible dans le logiciel de planétarium que j’étudie. Mon travail de terrain s’effectue dans ce type de structure.

©Planétarium La Coupole, RSA Cosmos – Konica Minolta.

Le laboratoire

Le Centre Norbert Elias (UMR 8562) fédère des chercheur(e)s issu(e)s de différentes disciplines, convaincu(e)s de l’unité des sciences humaines et sociales. Le laboratoire est implanté sur le campus EHESS Marseille à la Vieille Charité et sur le campus Hannah Arendt à Avignon Université. Il regroupe 50 chercheur(e)s, 80 doctorant(e)s et une équipe d’appui d’une dizaine de personnes qui travaillent sur l’analyse et la description des mondes sociaux.

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