[Soutenance de thèse] 13/09/2024 – Patrick EVENO : « Le concept de résidence secondaire en territoire touristique à l’épreuve de l’économie collaborative. » (UMR ESPACE-DEV)
Patrick EVENO soutiendra sa thèse le 13 septembre 2024 sur le thème « Le concept de résidence secondaire en territoire touristique à l’épreuve de l’économie collaborative. »
Date et lieu
Soutenance prévue le vendredi 13 septembre 2024 à 14h00
Lieu : Avignon Université Campus Hannah Arendt 74 Rue Louis Pasteur, 84029 Avignon
Salle des thèses
Discipline
Géographie
Laboratoire
UMR_D 228 ESPACE-DEV – Espace pour le DÉVeloppement
Composition du jury de soutenance
M. Philippe BACHIMON | Avignon Université | Directeur de thèse |
Mme Magali TALANDIER | Université Grenoble Alpes | Rapporteure |
Mme Christine PETR | Université Bretagne Sud | Rapporteure |
M. Jean-Michel CHAPUIS | Université Paris 1 Panthéon Sorbonne | Co-directeur de thèse |
Mme Maria GRAVARI-BARBAS | Université Paris 1 Panthéon Sorbonne | Examinatrice |
M. Jean-Michel DECROLY | Université Libre de Bruxelles | Examinateur |
M. Pierre DERIOZ | Avignon Université | Examinateur |
Résumé
La résidence secondaire est ancrée dans le paysage de l’habitat depuis longtemps ; le fait de posséder des lieux de villégiature existait déjà dans l’Antiquité. En France, plus de 10 % des logements sont aujourd’hui inscrits comme résidences secondaires. Avec l’évolution des modes de vie au 20ᵉ siècle, notamment l’exode rural, ce phénomène s’est renforcé après la Seconde Guerre mondiale et l’avènement des congés payés. Le terme de « secondaire » a été utilisé en France pour hiérarchiser les biens immobiliers selon leur temps d’occupation et, surtout, pour les distinguer fiscalement, qu’ils soient possédés par des personnes physiques ou morales. Dans les pays anglo-saxons, cette hiérarchisation est moins marquée ; le terme « second home » est moins connoté de manière hiérarchique. Depuis la fin du 20ᵉ siècle, notre société connaît des changements profonds grâce aux avancées de la digitalisation. Le travail et la communication informatique permettent désormais d’adapter le lieu de travail en fonction de nos possibilités, besoins et envies. À l’instar du téléphone, le travail n’est plus nécessairement attaché à un lieu fixe. La crise du Covid-19 a largement démocratisé le télétravail, l’augmentant pour ceux qui le pratiquaient déjà et le rendant accessible à un nombre beaucoup plus important de travailleurs. La résidence secondaire est devenue un lieu où l’on peut travailler, permettant ainsi d’y passer davantage de temps. En effet, certains métiers, qui auparavant nécessitaient une séparation stricte entre le bureau et la maison, peuvent désormais se pratiquer à distance grâce à Internet. Cela permet d’augmenter le temps passé dans un cadre différent, souvent non urbain, dont la principale destination reste la villégiature. De moins en moins secondaire, la résidence « dite » secondaire est de plus en plus utilisée comme résidence principale ou de manière hybride. La bi-résidence devient progressivement une caractéristique d’utilisation de deux biens immobiliers, notamment pour les retraités ou les « empty nesters » actifs dont les enfants ont quitté le foyer. Bien que beaucoup de Français rêvent de posséder une résidence secondaire et que certains en aient acquis une pendant et après la pandémie de Covid-19, tout le monde n’en possède pas. Ceux qui ne possèdent pas de résidence secondaire ont souvent pris l’habitude, depuis la moitié du 20ᵉ siècle, de passer leur temps de loisirs ou leurs vacances chez des membres de leur famille, chez des amis, ou en louant la résidence (secondaire) d’autrui. Cette pratique de la location, qui avait initialement lieu grâce à des connaissances familiales ou locales, s’est développée avec l’organisation des offres. D’abord par le biais de publications et de magazines spécialisés ou non, puis à partir du début du 21ᵉ siècle grâce aux plateformes numériques, ce phénomène a donné naissance à ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de « phénomène Airbnb ». Cette entreprise californienne très commerciale est devenue un leader focalisant l’attention des internautes, des propriétaires loueurs et non loueurs, ainsi que des pouvoirs publics. Si les générations plus ou moins habituées au numérique représentent ce que le marketing appelle la demande, les logements proposés par les propriétaires ne sont pas encore universellement considérés comme une offre commerciale. En effet, les périodes de location varient considérablement d’une région à l’autre et d’un bien à l’autre, rendant difficile toute généralisation à ce jour.
Mots-clés : résidences secondaires, locations saisonnières, économie collaborative
Mis à jour le 10 septembre 2024