Un chercheur iranien, Habib MotieGhader, rejoint l’ERIT PSII (UPRI) pour étudier l’effet vaccinal des flashs d’UV-C vis-à-vis des plantes
Et si l’analyse du réseau de communication entre ARN messagers confirmait le rôle de vaccination des flashs d’UV-C vis-à-vis des plantes ? L’ERIT PSII (UPRI) reçoit le renfort d’un chercheur iranien, Habib MotieGhader, invité pour travailler sur ce thème
Bien que les rayonnements UV-C soient connus pour provoquer des stress significatifs, les flashs de lumière UV-C peuvent également induire des réponses bénéfiques chez les plantes. L’exposition aux flashs d’UV-C peut renforcer les mécanismes de défense naturelle contre les maladies et de tolérance aux stress. Ces effets bénéfiques résultent de mécanismes de réponse et d’adaptation sophistiqués révélés par les études de transcriptomique menées par les chercheurs de l’ERIT PSII – Plant Science, Interactions and innovation (UPRI). Il est apparu que l’une des voies par lesquelles les plantes régulent leur réponse aux UV-C est via le réseau complexe des ARN non codants, en particulier à travers le réseau de communication ceRNA (competing endogenous RNA).
Le projet, pour lequel l’ERIT PSII a reçu le renfort du Professeur Habib MotieGhader du 1er février au 31 juillet 2025, vise à étudier le réseau de communication ceRNA dans lequel les lncRNA (long non-coding RNA), miRNA (microRNA) et mRNA (messenger RNA) interagissent pour réguler l’expression des gènes chez les plantes traitées par les flashs d’UV-C. L’exposition aux UV-C induit des réponses complexes où les lncRNA agissent comme des éponges pour les miRNA, les empêchant de lier et dégrader les mRNA cibles. Ainsi, ce réseau ceRNA contrôle l’expression génique à tous les niveaux : transcriptionnel, post-transcriptionnel, traductionnel et post-traductionnel. Ce projet explore comment ces interactions influencent les processus biologiques, les fonctions moléculaires et les mécanismes de réponse des plantes aux UV-C, en identifiant les gènes hub fonctionnels et régulateurs impliqués. Cette compréhension approfondie devrait ouvrir la voie à de nouvelles méthodes pour améliorer la résistance aux maladies et la tolérance des plantes aux stress comme la sécheresse et les températures excessivement élevées. Elle pourrait fonder l’idée novatrice qu’il est possible de vacciner les plantes contre les agressions et les stress. L’enjeu n’est rien de moins que la capacité à assurer la sécurité alimentaire menacée par le changement climatique.
Les deux chercheurs principaux impliqués dans ce projet
Seyed Mehdi JAZAYERI, porteur et responsable de ce projet, est enseignant-chercheur (ATER) à Avignon Université, responsable des analyses bioinformatiques et de biologie computationnelle au sein de l’équipe PSII, IAgES, et enseignant en biologie végétale. Auparavant, il a enseigné la biologie végétale à l’Université de Payame Noor, Karaj-Iran, pendant dix ans et a été directeur du département de biologie. En tant que responsable et chercheur principal, Seyed a dirigé un projet national sur la culture à grande échelle (in vitro et in situ) et la biodiversité du genre Papaver sp., afin d’identifier les espèces produisant des alcaloïdes médicinaux. Docteur en sciences biologiques de l’Université Nationale de Colombie et chercheur au Cenipalma, il a mené sa thèse comme un projet physiologique-transcriptomique-moléculaire sur les gènes impliqués dans les réponses du palmier à huile à la sécheresse en tant que biomarqueurs, afin d’identifier les génotypes tolérants et sensibles ainsi que ceux ayant une forte capacité de production. Il a effectué un postdoctorat au CIRAD, travaillant sur le projet OPGP (Oil Palm Genome Project), analysant les génomes et transcriptomes de diverses populations d’Elaeis sp. afin de sélectionner les génotypes productifs et tolérants. Son deuxième postdoctorat, à Aix-Marseille Université, portait sur le projet Archi-Old-Heart, explorant les gènes et biomarqueurs du vieillissement cardiaque chez la drosophile et l’homme dans le but de prédire les maladies cardiaques. Durant ces postdoctorats, il a enrichi ses compétences en méthodes bioinformatiques, en analyses omiques et en interprétations biologiques sur différents organismes vivants modèles et non-modèles. Seyed a publié plus de 40 articles et chapitres d’ouvrages.
Le Pr Habib MotieGhader a obtenu son doctorat en bioinformatique sous la supervision du professeur Ali Masoud-Nezhad à l’université de Téhéran en Iran en 2017. Il a ensuite rejoint BioQuant à l’université d’Heidelberg en tant que chercheur invité en 2019. En 2020, il a effectué son travail postdoctoral en génomique computationnelle au sein du groupe de biologie des réseaux du TAGC à Marseille, en France. En 2021, il est retourné en Iran et a rejoint le groupe de biologie de l’université islamique Azad-branche de Tabriz, où il est actuellement professeur adjoint. Il a été directeur du département de biologie de 2023 à 2024. Habib MotieGhader a formé plus de 20 diplômés, dont beaucoup sont devenus des chercheurs juniors à succès à l’étranger et en Iran. Actuellement, grâce à un financement de l’EUR Implanteus, il est chercheur senior à l’Institut AgES – Avignon Université. Ses principaux domaines de recherche sont les suivants :
- Génomique computationnelle du cancer
- Réseaux biologiques
- Développement de biomarqueurs basés sur les réseaux
- Application de l’apprentissage profond en biomédecine
- Analyse de cellules isolées
- Pathologie numérique et intégration des techniques omiques
- Analyse à l’échelle du génome des ARN non codants
- Bioinformatique et développement d’algorithmes originaux.

Mis à jour le 20 mars 2025