[Soutenance de thèse] 4 mai 2023 – Amélie Noël : « Ecologie chimique de la défense comportementale de l’abeille domestique (Apis mellifera) face au parasite Varroa destructor », Laboratoire UR406 Abeilles & Environnement – INRAE PACA, Avignon

Date et lieu

4 mai 2023 à 14h00
Avignon Université, Campus Jean-Henri Fabre, CERI, Amphi Blaise

Discipline

Sciences agronomiques

Laboratoire

Laboratoire UR406 Abeilles & Environnement – INRAE PACA, Avignon

Encadrement

Dr. Yves Le Conte & Dr. Fanny Mondet

Composition du jury de soutenance

• Pierre Giovenazzo, PR, Université de Laval, Québec – Rapporteur
• Anne-Geneviève Bagnères-Urbany, DR-HDR, CNRS, CEFE, Montpellier – Rapporteure
• Freddie-Jeanne Richard, MCF-HDR, CNRS, EBI, Université de Poitiers, Poitiers – Examinatrice
• Jean-Christophe Sandoz, DR-HDR, CNRS, EGCE, Gif-sur-Yvette – Examinateur
• Yves Le Conte, DR-HDR, INRAE, A&E, Avignon – Directeur de thèse
• Dr. Fanny Mondet, IPEF, INRAE, A&E, Avignon – Co-directrice de thèse

Résumé de la thèse

Varroa destructor est une menace mondiale pour l’abeille domestique (Apis mellifera) et l’apiculture. L’infestation d’une colonie par varroa peut, en quelques mois et en l’absence de traitement, compromettre sa survie. Cependant, certaines colonies ont développé une résistance au parasite et sont capables de réguler la croissance de la population de varroa au sein de la colonie. Cette résistance s’appuie sur divers caractères, dont le comportement VSH (Varroa Sensitive Hygiene) et le comportement de réoperculation des alvéoles de couvain. Ces deux comportements de type hygiénique impliquent (i) la détection des alvéoles de couvain parasité, (ii) l’ouverture puis (iii) le choix dans le devenir de ces alvéoles de couvain. En fonction de ce choix, le couvain est sacrifié et l’alvéole vidée de son contenu (VSH) ou elle est réoperculée laissant intact le couvain (réoperculation). Les mécanismes sous-jacents à ce choix entre ces comportements restent assez méconnus mais ils nécessitent l’émission d’un message sémiochimique, la détection et le traitement neuronal de ce message par les ouvrières ainsi que la réponse comportementale adéquate. Dans la littérature scientifique, dix composés ont été identifiés comme déclenchant le comportement VSH, et aucun composé n’est identifié comme déclenchant le comportement de réoperculation. Seulement deux de ces composés sont caractérisés comme Composés Organiques Volatiles (COVs).

Il est supposé que des composés de volatilité différente (COVs et composés faiblement volatils) participent aux comportements VSH et de réoperculation. Les COVs se propageraient rapidement à travers l’opercule de cire signalant le parasitisme et les composés moins volatils permettraient l’identification précise de l’alvéole parasitée. L’objectif de cette thèse est d’approfondir les connaissances sur le comportement hygiénique engagé dans la résistance des colonies d’abeilles domestiques envers le parasite Varroa destructor, et particulièrement en participant au décryptage du comportement VSH et du comportement de réoperculation. Pour cela, les émissions de COVs sont étudiées dans le cadre du développement sain du couvain et dans le cadre du parasitisme à varroa, et les comportements des ouvrières vis-à-vis de tous les composés identifiés comme étant caractéristiques du couvain parasité sont testés. Cette thèse a permis de mettre en évidence l’émission de 32 COVs au cours du développement sain du couvain et neuf COVs caractéristiques du parasitisme à varroa dont cinq ont pu être identifiés. Les résultats comportementaux soulignent l’importance des COV dans la détection, l’ouverture et la réoperculation des alvéoles de couvain, tandis que les composés faiblement volatils semblent jouer un rôle particulièrement central dans le sacrifice de la nymphe. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension de ces deux comportements de résistance des abeilles mellifères face à leur principal parasite Varroa destructor.

Mots-clefs : Varroa destructor, communication chimique, composés volatiles, résistance, VSH, réoperculation.