[Soutenance de thèse] 25/11/2025 – Margaux Darnis : « Identifier les trajectoires probables de dissémination d’insectes vecteurs de phytopathogènes pour une meilleure prophylaxie » (INRAE – PV)

Madame Margaux DARNIS soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés « Identifier les trajectoires probables de dissémination d’insectes vecteurs de phytopathogènes pour une meilleure prophylaxie », dirigés par Madame Cindy MORRIS et Monsieur Nicolas SAUVION, le mardi 25 novembre 2025 à 14h00.

Date et lieu

Soutenance prévue le mardi 25 novembre 2025 à 14h00
Lieu :   INRAE St Paul, 228 route de l’Aérodrome Site Agroparc, 84000, Avignon
Salle : Amphi « Cœur de Centre »

Discipline

Biologie

Laboratoire

UPR 407 – PV – Pathologie végétale

Composition du jury de soutenance

Mme Cindy MORRIS INRAE Pathologie Végétale Directrice de thèse
Mme Karine CHALVET-MONFRAY UMR EPIA, INRAE, VetAgro Sup Lyon Rapporteure
M. Jean PECCOUD équipe EES Université de Poitier Rapporteur
M. Nicolas SAUVION UMR PHIM, INRAE Co-directeur de thèse
Mme Alexandra SCHOENY INRAE, Pathologie végétale Co-encadrante de thèse
Mme Christine MEYNARD CBGP, INRAE Examinatrice
M. Manuel PLANTEGENEST IGEPP, INRAE, Institut Agro Rennes Examinateur

Résumé

L’agriculture française est actuellement confrontée à un double défi : faire face aux problématiques phytosanitaires sans cesse renouvelées, qui menacent rendements et qualité des récoltes, et la nécessité de réduire l’utilisation des pesticides pour des raisons environnementales et de santé publique. Les épidémies causées par des phytopathogènes sont particulièrement difficiles à gérer lorsque les méthodes curatives font défaut. Pour les phytopathogènes transmis par insectes vecteurs, un des leviers d’action majeurs est la lutte anti-vectorielle, dont l’efficacité dépend de la bonne adéquation entre méthodes mises en œuvre et écologie des vecteurs. En particulier, comprendre et prédire les patrons de dispersion de ces insectes vecteurs est la pierre angulaire de cette lutte, permettant notamment d’optimiser la surveillance, évaluer les risques, et mettre en place des mesures prophylactiques adaptées.

Cette thèse aborde donc deux questions centrales : (1) Quels sont les principaux déterminants (locaux ou distants, transport par les vents, …) influençant la dispersion des vecteurs, et quelle est leur importance relative ? et (2) Comment intégrer ces connaissances dans des outils de modélisation au service de la surveillance phytosanitaire ? Pour répondre à ces questions, nous avons étudié deux modèles biologiques contrastés : les psylles Cacopsylla pruni, vecteur du phytoplasme responsable de l’enroulement chlorotique de l’abricotier (ECA) chez les Prunus, et plusieurs espèces de pucerons vecteurs de virus (CABYV et WMV) chez le melon. Notre méthodologie repose sur une approche intégrative combinant génétique des populations et du paysage, analyses statistiques, modélisation des trajectoires et connectivités atmosphériques (modèle HYSPLIT-Tropolink), et dynamiques des populations de vecteurs. Cette démarche nous a permis d’évaluer l’influence relative de différents facteurs – climat local, connectivité atmosphérique et dissémination par les vents, paysage, distribution des hôtes, et géographie – sur la dispersion des vecteurs et d’identifier les sources et les patrons de dispersion probables jusqu’aux champs et vergers. Nos résultats révèlent que la dispersion des vecteurs ne peut être expliquée par un seul facteur, mais émerge de l’interaction entre les facteurs abiotiques locaux (ex. : température hivernale, climat contemporain), la connectivité atmosphérique (i.e. dissémination par les vents), le paysage (ex. : disponibilité des hôtes, barrières physiques), les distances géographiques (limitant les vols possibles), et la biologie et l’écologie de l’insecte étudié. De plus, la modélisation des trajectoires aériennes a permis d’identifier les régions sources probables de chaque espèce de vecteurs étudiée, et d’améliorer des modèles prédictifs de leur abondance en début de saison de culture.

Notre approche offre ainsi un cadre méthodologique transférable pour étudier la dispersion des vecteurs dans d’autres systèmes (ex : culicoides, moustiques), à condition d’adapter la méthode aux spécificités du modèle. Cette thèse contribue donc à apporter de nouvelles informations fondamentales sur les mouvements des insectes vecteurs, et le rôle des connectivités atmosphériques dans ceux-ci. Elle offre également une base méthodologique, adaptable à d’autres pathosystèmes, permettant l’étude de ces dispersions et le développement de systèmes de surveillances et d’alertes appliqués plus précoces et optimisés pour une meilleure gestion des maladies à transmission vectorielle.

Mots-clés : épidémiologie, surveillance, phytopathogènes, insectes vecteurs, prophylaxie, connectivité atmosphérique

Mots clés associés
soutenance de thèse