[Soutenance de thèse] 16/12/2024- Romane BLAYA : « Réponse de la structure et de la dynamique temporelle des communautés de fourmis aux caractéristiques spatiales et aux habitats sur les petites îles méditerranéennes » (UMR IMBE)

Actualité recherche 2 décembre 2024

Romane Blaya soutiendra sa thèse le lundi 16 décembre 2024 sur le thème : « Réponse de la structure et de la dynamique temporelle des communautés de fourmis aux caractéristiques spatiales et aux habitats sur les petites îles méditerranéennes ».

Date et lieu

Soutenance prévue le lundi 16 décembre 2024 à 15h00
Lieu : CERI, 339 Chemin des Meinajaries, 84000 Avignon
Salle : Amphi Blaise

Discipline

Sciences de la vie

Laboratoire

UMR 7263 IMBE – Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie EECAR

Composition du jury de soutenance

Mme ELISE BUISSON Avignon Université Directrice de thèse
Mme Anna TRAVESET Instituto Mediterraneo De Estudios Avanzados (CSIC) Rapporteure
M. Xim CERDá Estación Biológica Doñana (CSIC) Rapporteur
M. Jean-Philippe LESSARD Concordia university Examinateur
Mme Ana SANTOS Universidad Autónoma de Madrid Examinatrice
M. Philippe PONEL Aix-Marseille Université Co-directeur de thèse
M. Olivier BLIGHT Avignon Univeristé Co-encadrant de thèse
Mme Jelena BUJAN Ruđer Bošković Institute Examinatrice

Résumé

L’objectif de cette thèse est d’évaluer les effets des caractéristiques spatiales des îles sur la structure des communautés de fourmis et leur dynamique temporelle, avec un intérêt particulier pour les effets de l’habitat et de ses changements. Les îles suscitent un grand intérêt pour la recherche en raison de leurs enjeux de conservation, mais, considérées comme les laboratoires de la nature, elles sont aussi utilisées pour l’avancement de théories fondamentales. La Théorie de l’Équilibre de Biogéographie Insulaire (TEBI) a offert un cadre de recherche en biogéographie insulaire et en écologie pour comprendre la structure et la dynamique des communautés, considérées comme les résultats d’événements stochastiques de colonisation et d’extinction, en lien avec la taille et l’isolement des îles. Cependant, les petites îles sont considérées comme une anomalie de la TEBI de par leur absence de relation aire-espèce : c’est l’Effet Petites Îles (Small Island Effect ou SIE). En effet, elles seraient en proie à des événements stochastiques d’extinction plus fréquents mais aussi intrinsèquement moins diversifiées, notamment en termes d’habitats. Bien que la TEBI ait été largement étudiée, comprendre les effets des caractéristiques spatiales et écologiques des îles sur la structure et la dynamique des communautés reste un défi. En utilisant 207 petites îles méditerranéennes de moins de 10 km², nos résultats montrent que la superficie des îles est un prédicteur clé de la richesse en espèces de fourmis. Cependant, en utilisant un sous-ensemble de 36 petites îles corses, nous constatons qu’elle n’affecte pas le turnover temporel. L’impact de l’isolement est moins évident, surtout lorsqu’il est mesuré par la distance au continent, car les îles étudiées sont peu isolées et font souvent partie de chapelets d’îles. Ainsi, la proportion de masse terrestre autour d’une île semble être un meilleur prédicteur de sa richesse en espèces. Comme un faible isolement réduit la β-diversité, les dynamiques de colonisation et d’extinction maintiendraient un pool d’espèces limité expliquant pourquoi le turnover n’y répond pas. L’étude de la relation aire-espèce des fourmis montre l’existence d’un seuil de taille des îles en dessous duquel la richesse en espèces augmente très lentement avec la taille, ce qui corrobore le SIE. Étant donné que la richesse en espèces et le turnover répondent respectivement positivement à la proportion d’habitat et négativement à la diversité de l’habitat, cela confirme l’importance de considérer des facteurs autres que spatiaux pour les petites îles. En accord avec l’hypothèse de l’hétérogénéité de l’habitat, l’importance des habitats peut s’expliquer par l’augmentation des ressources et des sites de nidification. La réponse positive des fourmis au changement d’habitat et à la diversification de la végétation après l’éradication de la griffe de sorcière sur une seule île met également en lumière l’importance des habitats. Il semble que les communautés de fourmis soient relativement plus stables sur des sites bien diversifiés avec une végétation non perturbée. Néanmoins, même si la dynamique des communautés de fourmis est faible, nous observons que, même sur des îles relativement bien préservées, la composition tend à s’homogénéiser dans le temps, avec l’expansion d’espèces généralistes, ce qui pourrait être attribué aux changements climatiques. La diversité de fourmis sur les îles semble être le produit de la combinaison de multiples facteurs, tels que la superficie, l’isolement et la disponibilité de l’habitat. La réponse rapide et claire des fourmis au changement d’habitat souligne l’importance de ce facteur sur les petites îles, mais aussi l’importance des fourmis en tant qu’espèces indicatrices.

Mots-clés : Formicidae, Biogéographie, Petite île, Diversité d’habitat, Restauration écologique, SIE

Mots clés associés
soutenance de thèse