[Portrait] Aurélie DEGANELLO, Doctorante en sciences de l’information et de la communication au centre Norbert Elias

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Je réalise une thèse dans le cadre d’un projet financé par l’ADEME, qui a pour objet l’étude d’une controverse socioscientifique sur l’impact des éoliennes terrestres sur les élevages bovins.
Il existe des territoires en France sur lesquels les éoliennes ou d’autres infrastructures électriques sont considérées par certains éleveurs comme étant à l’origine de troubles observés dans leurs élevages. Une controverse est née puisqu’à ce jour, malgré des phénomènes très impactants observés sur la santé animale mais également au niveau économique, aucune étude scientifique n’a réellement permis d’apporter des preuves de causalité entre la présence de ces infrastructures et les troubles observés chez les bovins.

Aurélie DEGANELLO, doctorante en sciences de l'information et de la communication

Ma recherche a donc pour objectif d’étudier la controverse sur le lien entre santé animale et infrastructures électriques en s’intéressant d’une part à la manière dont les différents acteurs appréhendent et donnent du sens à cette situation, et d’autre part, à la mise en récit de cette controverse. Ce sujet interroge par ailleurs de manière plus large des thématiques liées à l’énergie et à l’agriculture et rend nécessaire le déploiement d’une approche méthodologique empruntant à différents champs des sciences humaines sociales. Mon travail comportera ainsi une analyse des médias pour comprendre comment le sujet se développe dans la presse et sur les réseaux sociaux numériques ou encore une enquête de terrain auprès des acteurs engagés dans la controverse.

Quelle est votre actualité scientifique ?

J’ai débuté le Doctorat en mars 2024 et me trouve donc au commencement de la thèse. Je vais néanmoins présenter dans quelques jours mon sujet, lors de la journée d’étude « Écologies et soins des mondes vivants » du Centre Norbert Elias, une présentation qui s’intitulera : « Éoliennes : controverse sur la santé animale ».

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Évoluer dans la recherche a toujours été une activité qui me semblait stimulante. J’ai enseigné quelques temps dans le secondaire, avant d’avoir l’opportunité d’entamer ce Doctorat. J’ai suivi une formation en anthropologie sociale et mes travaux ont porté sur le nucléaire au Japon. Je m’intéresse particulièrement au développement d’une approche en sciences humaines sociales pour appréhender les questions socialement vives, notamment centrées sur les controverses autour de la production énergétique. C’est réellement cet attrait pour ces sujets qui a motivé mon choix de travailler dans la recherche universitaire.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

La recherche est un domaine passionnant et exigeant à bien des égards, qui demande à la fois beaucoup d’autonomie, de persévérance ainsi que des compétences collaboratives. Il me semble fondamental de bien choisir son sujet, car la motivation intellectuelle tout au long du processus de recherche est essentielle à son aboutissement. D’autre part, il est aussi important de s’entourer de personnes riches humainement et intellectuellement qui pourront contribuer à la construction d’un environnement favorisant les réflexions et les échanges. 


Le centre Norbert Elias (UMR 8562)

Le Centre Norbert Elias (UMR 8562) fédère des chercheur(e)s issu(e)s de différentes disciplines, convaincu(e)s de l’unité des sciences humaines et sociales. Le laboratoire est implanté sur le campus EHESS Marseille à la Vieille Charité et sur le campus Hannah Arendt à Avignon Université. Il regroupe 50 chercheur(e)s, 80 doctorant(e)s et une équipe d’appui d’une dizaine de personnes qui travaillent sur l’analyse et la description des mondes sociaux.

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