[Portrait] Agnès Maffre-Baugé, Professeure de droit privé (UPR •JPEG)

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Mon activité de recherche porte principalement sur le droit d’auteur. Au fil des ans, j’ai élargi le champ de mes recherches au droit des biens culturels puis, plus largement, aux problématiques intellectualistes et consuméristes nées de la transition numérique. À ce titre, je m’intéresse notamment aux relations entre le droit commun et les droits contractuels d’auteur ou de la consommation, que j’ai la chance d’enseigner. Cela me permet de tisser des liens souvent féconds entre les deux cœurs de mon activité : l’enseignement et la recherche.

Quelle est votre actualité scientifique ?

Après la participation à un colloque sur la rémunération en droit de la propriété intellectuelle à Grenoble en fin d’année, je coorganise avec mon amie et collègue Bérengère Gleize un colloque qui aura lieu en octobre 2025 à l’université d’Avignon : « Propriété intellectuelle et transition écologique ». Il s’agit de mener une réflexion juridique sur les incidences de la propriété intellectuelle en matière de transition écologique et de se demander si la première est un frein ou un moteur de la seconde. L’objectif est de faire un état des lieux des relations entre les deux puis de proposer des pistes pour une propriété intellectuelle plus verte.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Choisit-on vraiment de faire de la recherche universitaire ?! Pour ma part, « l’appétit est venu en mangeant » grâce à mon mémoire de second cycle, qui portait sur un sujet davantage choisi par élimination que par réelle conviction. Mais il a débouché sur une proposition de financement de thèse, acceptée sans hésitation tant ce premier exercice de recherche m’a finalement plu ! Approfondir une problématique juridique, prendre le temps d’analyser les textes et la jurisprudence, réfléchir en toute liberté à leurs conséquences concrètes pour proposer et défendre, si besoin, des évolutions : c’est intellectuellement passionnant pour qui aime le droit. 

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

La recherche est une voie exigeante et sélective compte tenu de la rareté des postes pérennes à l’université. Il faut s’y engager avec une solide motivation, en étant conscient de ce qu’elle implique à court et moyen terme, c’est-à-dire pendant la thèse (il y aura forcément des hauts et des bas) et après (la thèse n’est qu’une étape dans le long chemin qui mène au métier d’enseignant-chercheur). Mais si l’envie est là, il faut foncer, choisir son sujet de thèse avec soin et ne pas rester isolé. Car si la thèse en droit est avant tout un exercice solitaire, elle s’inscrit aussi dans le cadre plus collectif d’un labo ou d’une équipe de recherche.

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Le juriste n’a pas besoin de grand-chose pour mener sa recherche, puisqu’il travaille essentiellement sur des textes. Donc des codes, un accès aux bases données juridiques, du papier, un stylo, quelques Stabilos et un bon thé… Voilà ce qui m’entoure au quotidien !

Le laboratoire des sciences Juridiques, Politique, Économiques et de Gestion (UPR 3788 •JPEG)

Le Laboratoire des sciences Juridiques, Politique, Économiques et de Gestion (•JPEG anciennement LBNC) est une unité de recherche pluridisciplinaire qui regroupe des juristes, des politistes, des économistes et des gestionnaires autour de projets de recherche fédérateurs.
Il se structure autour de trois thèmes de recherche : Travail – Emploi, Vote et démocratie et Sociétés numériques.

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