[Portrait] Benjamin Derhy Kurtz, Docteur et A.T.E.R en Information-Communication
Sur quoi portent vos recherches ?
J’étudie les industries créatives et les institutions culturelles (en particulier l’industrie télévisuelle, le cinéma et, plus récemment, l’industrie musicale) à travers quatre prismes complémentaires : les personnels et le fonctionnement économique de l’industrie (incluant mesures du succès et relations sociales), la représentation des professionnels de ces industries par la presse, les pratiques de production, de narration et de diffusion (en particulier au travers du transmédia) et enfin les audiences de ces productions, à savoir les publics.
Quelle est votre actualité scientifique ?
Mon deuxième livre, intitulé L’industrie télévisuelle revisitée : typologie, relations sociales et notion(s) du succès, est sorti cet été [2020] chez L’Harmattan. Préfacé par Bernard Miège, cet ouvrage explore la notion du « succès » à travers les discours des professionnels de l’industrie audiovisuelle.
>> Écouter l’interview de Benjamin Derhy Kurtz à propos de son livre
J’ai depuis écrit une notice pour le Publictionnaire sur les Transtextes, sujet de mon précédent ouvrage, The Rise of Transtexts (Routledge, 2016), codirigé avec Mélanie Bourdaa, cette notion traduisant une volonté de repenser la narration transmédia en réinsérant les créations des fans à l’intérieur du concept.
J’ai ensuite publié un article intitulé « Bonheur par laudation : mesures personnelles du succès dans l’industrie télévisuelle » pour la Revue Française des Sciences de l’Information et de la Communication, faisant suite à une précédente publication analysant des discours de professionnels sur « L’amour du travail bien fait ».
Je vais également présenter avec un collègue une communication au XXIIe Congrès de la SFSIC (Société française des sciences de l’information et de la communication) sur « Le devenir de l’action artistique et culturelle dans le discours des professionnels » et je travaille actuellement avec des chercheurs du Laboratoire Biens Normes et Contrats, du Laboratoire d’Informatique d’Avignon et du Laboratoire Culture et Communication d’Avignon Université sur les Fake News. Notre approche pluridisciplinaire s’intéresse à leur définition, leur propagation, leur politisation et à l’aspect juridique. Nous préparons l’organisation d’une conférence les 24-25 juin 2021.
J’interviens enfin chaque mois sur France Bleu Vaucluse dans l’émission « Ça vaut le détour – L’invité qui vaut le détour » pour parler TV.
On peut me retrouver sur http://www.Derhy.TV/ ainsi que sur Twitter.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?
J’ai toujours eu cette soif de connaissance, dans tous les domaines : art, histoire, archéologie, cinéma, télévision, communication, etc. J’ai fait une filière scientifique au lycée, une école de commerce franco-américaine à Paris, et un doctorat en « Film, TV & Media Studies » au Royaume-Uni, et je suis maintenant qualifié (MCF) en Information-Communication.
La diversité des sujets et la recherche pluridisciplinaire ont toujours été une évidence pour moi, tout comme l’envie d’enseigner (notamment transmise par ma mère et ma grand-mère). C’est donc tout naturellement que je me suis dirigé vers la recherche universitaire, plutôt que « pure », trouvant le partage de connaissances et le lien humain formé avec les étudiants fondamentaux. C’est aussi pourquoi j’aime tant mon rôle de responsable pédagogique de L1 et travailler sur la mobilité internationale pour les étudiants.
Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?
Je vous répéterais surtout, comme conseil et méthode pour toute présentation et pour tout travail, travail de recherche inclus, cette phrase que mon directeur de thèse m’avait dite une fois, et que je n’ai jamais oubliée : vous pouvez dire ce que voulez, tant que vous arrivez à le justifier ! C’est à la fois émancipateur, puisque libérateur de tout carcan : même si une personne n’est pas d’accord avec vous, elle devra bien reconnaitre la solidité du raisonnement exposé, et autorégulateur, puisque si vous ne trouvez pas de justification tangible à votre décision ou à votre analyse, c’est qu’il existe un problème inhérent à celle-ci, et qu’elle n’est donc pas valable.
Quel objet ou quelle image de votre recherche vous illustre le mieux ?
Cette photographie issue d’une banque d’image illustre pour moi cet univers multiplateforme connecté, où se confondent medium et multimédia, linéaire et numérique, création et interaction, où la télévision n’a plus besoin de téléviseur, alors que les télécommandes peuvent être commandées par la voix.
Le laboratoire
Le LCC est spécialisé dans l’approche communicationnelle des faits culturels et conduit des recherches sur les institutions, les pratiques, et les publics de la culture.
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Les portraits
Mis à jour le 24 janvier 2023