[Soutenance de thèse] 16/12/2025 – Louna Rizzi : « Effet de l’introduction et la gestion de plantes de service sur les émissions de composés organiques volatils et la régulation des pucerons en arboriculture fruitière » (UR PSH)

Madame Louna RIZZI soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés : « Effet de l’introduction et la gestion de plantes de service sur les émissions de composés organiques volatils et la régulation des pucerons en arboriculture fruitière », dirigés par Madame Hélène GAUTIER, le mardi 16 décembre 2025.

Laboratoire

UR1115 – Unité de recherche Plantes et Systèmes de Culture Horticoles

Composition du jury de soutenance

Mme Hélène GAUTIER	Avignon Université	Directrice de thèse
Mme Anne-Marie CORTESERO	Université de Rennes	Rapporteure
M. Arnaud AMELINE	Université Picardie Jules Verne	Rapporteur
Mme Blanche COLLARD	AgroParisTech	Examinatrice

Résumé

La réduction de l’usage des pesticides constitue un enjeu majeur pour la durabilité de la filière arboricole. Parmi les leviers agroécologiques explorés, l’implantation de plantes de service (PdS) représente une alternative prometteuse pour réguler les populations de puceron cendré (Dysaphis plantaginea) dans les vergers de pommiers. Certaines PdS émettent des composés organiques volatils (COV) susceptibles d’agir directement sur les pucerons (effets bottom-up) ou indirectement en recrutant leurs ennemis naturels (EN) (effets top-down). Cette thèse visait à identifier des espèces de PdS efficaces pour limiter D. plantaginea en combinant ces deux mécanismes, et à évaluer dans quelle mesure certaines pratiques culturales peuvent amplifier leurs effets. Pour y répondre, des expérimentations ont été menées en verger, où différentes PdS, implantées en pot ou directement au pied des arbres, et leurs effets ont été suivies au printemps et à l’automne. Les populations de D. plantaginea et leurs EN associés ont été dénombrées, et les COV émis par les PdS caractérisés à différentes saisons et à différentes hauteurs dans la canopée. En parallèle, deux pratiques culturales, réduction de la fertilisation azotée et application de flashs UV-C, ont été appliquées en serre sur Ocimum basilicum, afin d’évaluer leur capacité à renforcer ses émissions de COV et leurs effets directs sur les performances de D. plantaginea et Myzus persicae. Les résultats montrent des effets variables selon l’espèce, l’année et la saison. Tagetes patula apparaît la plus efficace au printemps, avec une attraction précoce des syrphes et une réduction de la durée de vie des colonies de D. plantaginea. O. basilicum pourrait avoir un effet répulsif des pucerons à l’automne lors du vol retour. Foeniculum vulgare agit en tant que plante banque au stade fleuri, mais trop tardivement pour réguler efficacement les colonies, et Mentha × piperita présente un cycle phénologique décalé limitant son efficacité. En conditions contrôlées, une période de réduction de fertilisation azotée a augmenté les émissions de terpènes de O. basilicum, réduit la fécondité des pucerons et modifier leur comportement alimentaire, les flashs UV-C ayant des effets plus transitoires. Ces travaux montrent que les PdS seules n’assurent pas une régulation suffisante, mais la combinaison avec une restriction azotée offre un potentiel prometteur. Un suivi à plus long terme de ces combinaisons en verger sera nécessaire pour confirmer ces effets et guider le choix des pratiques à mettre en place. Dans le futur, l’usage de diffuseurs de COV pourrait permettre de délivrer des mélanges sémiochimiques efficaces aux moments clés (début du printemps et vol retour automnal), ce qui faciliterait le développement de ces pratiques d’écologie chimique dans les vergers.

Mots-clés : plantes de service, aboriculture, puceron, paysage olfactif, auxiliaires, leviers agronomiques