[Portrait] Konstantinos Chalikakis, enseignant-chercheur en hydrogéologie – hydrogéophysique (UMR 1114 EMMAH)

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Le fil conducteur de mon parcours scientifique s’articule autour de deux enjeux sociétaux et environnementaux majeurs : l’accès et la durabilité des ressources en eau souterraine.  Plus grande réserve d’eau douce du globe accessible, les eaux souterraines jouent un rôle central pour le maintien des écosystèmes et l’adaptation de l’homme aux changements globaux.

Konstantinos Chalikakis - Enseignant-chercheur en hydrogéologie et hydrogéophysique

Quelle est votre actualité scientifique ?

Mon actualité scientifique est composée de coordination de projets nationaux et internationaux, d’encadrement des doctorants et des postdoctorants, de travail sur le terrain et de rédaction d’articles scientifiques. Je coordonne notamment la chaire partenariale GeEAUde (Dynamique des ressources en eau souterraine et interactions avec les écosystèmes associés) cofondée par Avignon Université, INRAE et IFPEN.  L’objectif de GeEAUde est de développer, tester et promouvoir des outils et des approches globales pour caractériser et modéliser les ressources en eau souterraine, ainsi que proposer des stratégies de gestion durable adaptées au contexte méditerranéen dans le cadre des changements globaux.

Les travaux de recherche portent en particulier sur la recharge et la disponibilité de l’eau souterraine et bénéficieront de l’expertise de nombreux partenaires socio-économiques, privés et publics, nationaux et internationaux, ainsi que d’acteurs régionaux engagés sur les questions liées à l’eau.

Fête de la Science 2024

Konstantinos Chalikakis est l’un des ambassadeurs de la Fête de la Science 2024, qui porte sur le thème « Océan de savoirs ».
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Fête de la Science 2024

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Autant pour la recherche que pour l’enseignement. D’abord, la recherche universitaire offre une liberté intellectuelle unique. Elle permet d’explorer des questions complexes et de contribuer à l’avancement des connaissances dans un domaine qui me passionne. De plus, le milieu universitaire favorise un environnement collaboratif et stimulant, où l’on peut interagir avec des collègues partageant les mêmes intérêts et où l’on peut constamment apprendre et s’améliorer. Ensuite, travailler dans la recherche universitaire me donne l’opportunité d’encadrer et de former la prochaine génération de chercheurs et de professionnels, ce qui est extrêmement gratifiant.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

Choisir d’abord un domaine qui les passionne vraiment. La recherche peut être longue et parfois frustrante, mais si vous êtes passionné par votre sujet, cela vous aidera à rester motivé et y trouver du plaisir. Ensuite, il faut être curieux et persévérant, car la curiosité est au cœur de la recherche et la persévérance est essentielle pour surmonter les défis. Je conseille aux étudiants de rencontrer les équipes de recherche et d’échanger avec elles sur leur quotidien, les avantages et les inconvénients associés à la recherche et à l’enseignement. Enfin, il faut apprendre à travailler en équipe, être prêt à apprendre de nouvelles choses et à changer d’approche si nécessaire. La recherche est une activité collaborative et un processus d’apprentissage continu, et il est important de rester flexible et adaptable.

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Un puits d’eau en plein désert du Sahara, pour se rappeler l’importance vitale de cette ressource invisible sous nos pieds.

Un puits d’eau en plein désert du Sahara

L’UMR 1144 EMMAH

Les recherches menées par l’UMR EMMAH portent sur la compréhension et la modélisation du fonctionnement des agrosystèmes en interaction avec les hydrosystèmes souterrains. Ceci amène l’UMR à considérer le système aquifère-sol-plante-atmosphère à différentes échelles de temps et d’espace. Le fonctionnement de ce système nécessite, pour le comprendre et le modéliser, de prendre en compte de nombreuses interactions entre la dynamique du couvert végétal, les processus physiques, chimiques, biologiques dans les sols, les interactions avec l’atmosphère et les hydrosystèmes ainsi que les modalités de gestion des agrosystèmes. Les travaux menés visent, notamment, à caractériser à différentes échelles spatiales (du millimètre au kilomètre) et temporelles (de la seconde à quelques décennies), les flux de masse entre l’atmosphère, le couvert végétal, le sol et l’aquifère souterrain et les processus intervenant dans la production végétale en relation avec les facteurs du milieu. Ainsi, l’UMR EMMAH contribue à l’évaluation de la durabilité des ressources hydriques souterraines et des systèmes de culture dans un double contexte de changements globaux et de transition agroécologique. Le pourtour méditerranéen reste un terrain d’étude privilégié, région marquée par une évolution rapide du climat et des tensions fortes sur l’eau liées à l’adaptation des systèmes de cultures et une forte pression démographique.

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