[Portrait] Isabelle Brianso, Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication
Sur quoi vos recherches portent-elles ?
Depuis quinze ans, je travaille principalement sur les processus de patrimonialisation dans un contexte international à partir d’études de cas en Europe (Conseil de l’Europe) et dans le monde (Unesco). Je m’intéresse notamment aux catégories patrimoniales labellisées (Itinéraires culturels, sites du patrimoine mondial) que j’étudie à partir de dynamiques locales observées par l’enquête (territoires, acteurs, formes patrimoniales). Depuis mon recrutement à Avignon en 2015, j’ai néanmoins élargi mon spectre de recherche aux musées et aux expositions dans une perspective régionale (Provence) et européenne.
Quelle est votre actualité scientifique ?
Je viens de publier avec Dominique Cassaz (Coordinatrice patrimoine mondial de l’Unesco, Mairie d’Avignon) un ouvrage intitulé « Vivre le patrimoine mondial au quotidien. Dynamiques et discours des habitants » (https://books.openedition.org/eua/6879) aux Éditions Universitaires d’Avignon. Il interroge les relations au patrimoine que les habitants des villes inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco entretiennent dans leurs pratiques ordinaires à partir d’études de cas (France, Chili, Italie), notamment le centre historique d’Avignon.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?
Mon souhait de travailler dans la recherche universitaire s’est fait après la soutenance de ma thèse européenne suite aux encouragements de la part de mon jury à poursuivre mes travaux. C’est ainsi que j’ai déposé une candidature de bourse individuelle Marie Curie auprès de la Commission européenne, ce qui m’a permis de passer deux ans à l’Université Autonome de Barcelone (Espagne) sous la direction de Blanca Vilà-Costa. Dans le cadre de ce postdoctorat européen, j’ai fait un long terrain dans les Balkans (Kosovo) en lien avec la population locale, l’Université de Pristina et les institutions européennes (Bureau du Conseil de l’Europe), je me suis sentie à ma place. À mon retour, j’ai passé le concours de MCF.
Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?
Selon moi, le principal indicateur est le plaisir. Faire de la recherche doit être une passion afin d’être stimulée par les rencontres, les terrains et la production scientifique. Quand on fait de la recherche en SHS, on est souvent seul ; c’est pour cela que je conseillerais aux étudiants de prendre du temps concernant leur intérêt réel à faire de la recherche comme écrire un mémoire, par exemple. Je leur conseillerais aussi de faire une mobilité Europe / Hors Europe au cours de leur cursus car c’est très enrichissant.
Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?
Cette photo représente mon premier terrain à l’international. J’ai passé plus d’une année à Angkor (Cambodge) au sein de l’Autorité Nationale APSARA / Unesco, c’est là où j’ai appris à étudier la complexité culturelle et spatiale d’un site du patrimoine mondial en lien avec le paysage, les pratiques culturelles, les villages et le territoire.
Le laboratoire
Le Centre Norbert Elias (UMR 8562) fédère des chercheur(e)s issu(e)s de différentes disciplines, convaincu(e)s de l’unité des sciences humaines et sociales. Le laboratoire est implanté sur le campus EHESS Marseille à la Vieille Charité et sur le campus Hannah Arendt à Avignon Université. Il regroupe 50 chercheur(e)s, 80 doctorant(e)s et une équipe d’appui d’une dizaine de personnes qui travaillent sur l’analyse et la description des mondes sociaux.
Les portraits
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Mis à jour le 9 juin 2023