Patrimoine universitaire

Patrimoine Universitaire - Pharmacie

Histoire

Du Moyen Age à la Révolution (1303-1793)

Dès le haut Moyen-âge, l'enseignement supérieur existait à Avignon. On trouve trace au XIIIe siècle d'écoles de théologie, d'arts grammaticaux, de médecine, soutenues par la commune avignonnaise.
En 1303, le Pape Boniface VIII et Charles II, Roi de Sicile, Comte de Provence (Seigneur d'Avignon) fédèrent ces différentes écoles en une véritable université destinée à faire pièce à la Sorbonne créée en 1257, trop docile à l'égard de son « protecteur » temporel, Philippe Le Bel.

Le Pape comble de bienfaits l'Université d'Avignon et la dote de grands privilèges. Elle a d'emblée la totalité des enseignements dans ses quatre facultés.
L'Université sera supprimée, comme 26 autres, par le décret du 15 septembre 1793 et Avignon attendra 1963 pour que réapparaisse dans la ville une unité d'enseignement supérieur.
Ce Centre dépend alors de la Faculté des Sciences d'Aix-Marseille.

D'après Etudes Vauclusiennes n° XXXII du second semestre 1984.
Du Centre d'Enseignement Supérieur à l'autonomie actuelle

La création du Centre d'Enseignement Supérieur littéraire en 1964 répond à la forte poussée démographique. Placé sous la dépendance de la Faculté des Lettres d'Aix, le Centre sera transformé en 1967 en Collège littéraire universitaire. Un an plus tard, ce Centre d'Enseignement Supérieur scientifique est élevé au rang de Collège Scientifique Universitaire.
En 1972, la création du Centre universitaire fédère les deux Unités d'Enseignement et de Recherche (UER).
Il se développe jusqu'au décret du 17 juillet 1984, date de création de l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse. L'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse compte alors près de 2 000 étudiants et est divisée en trois UFR (Lettres et Sciences Humaines, Sciences Exactes et Naturelles, Sciences et Langages Appliqués).
Son développement se poursuit régulièrement avec la création de l'Institut Universitaire de Technologie en 1990, de l'UFR Sciences Juridiques, Politiques et Économiques en 1991 et de l'Institut Universitaire Professionnalisé de Génie Informatique en 1992.

En 1997, la rentrée universitaire de l'Université se fait pour la première fois sur le nouveau site de l'ancien hôpital Sainte-Marthe, après trois ans de travaux.

Le 7 mai 1998, le site Sainte-Marthe est inauguré par le Président de la République, M. Jacques Chirac.

L'année 2006 voit l'ouverture de deux nouveaux bâtiments : le complexe omnisport sur le campus Hannah Arendt et le Pôle Agrosciences sur le campus Jean-Henri Fabre.

Les bâtiments

Les bâtiments de l'Université possèdent une histoire singulière.

Campus Hannah Arendt

La Faculté des Sciences, sur le site Pasteur, lieu historique de l'Université dans la ville, ancienne école Normale d'institutrices, affiche une architecture IIIe République.
Le site Sainte-Marthe, lieu patrimonial et symbolique dans le territoire, ancien hôpital d'Avignon, est un bâtiment classé dans sa majeure partie et qui bénéficie d'une construction contemporaine et d'un parc réputé.

Campus Jean-Henri Fabre

Site le plus récent, ce campus prend tout son sens dans la réorganisation de l'Université autour du Pôle Sciences et Agrosciences et dans les liens qu'il développe avec son environnement socio-économique : l'Agroparc.

Le 11 octobre 2012, la communauté universitaire a été conviée à envoyer ses propositions de noms pour les deux campus de note université. 290 contributions ont été apportées. Après analyse et regroupement, parmi les propositions, celles qui arrivent en tête sont Jean-Henri Fabre pour le Campus Agroparc et Hannah Arendt pour le Campus Centre-ville. Ils sont ainsi nommés depuis la rentrée universitaire 2014-2015.
Exposition Les 700 ans de l’Université

Vous pouvez aussi visiter l'exposition qui retrace plus de 700 ans d'histoire de notre Université dans le couloir de la scolarité. Cette exposition a été réalisée en 2003, à l'occasion du 700eme anniversaire par le Laboratoire d'HIStoire d'Avignon (LHISA) et le Laboratoire Culture et Communication.

La Pharmacie

En 1553 une boutique d’apothicairerie est installée dans l’hôpital. Pour l’administrer, le conseil de ville nomme un super intendant qui doit veiller à l’entretien et l’approvisionnement de la pharmacie ; l’apothicaire, lui, est nommé par les recteurs, réunis en bureau général qui gère toute l’administration hospitalière. Son salaire se monte à 25 écus par an et il est aidé d’un serviteur et d’un « souillon ».

En 1756, la pharmacie est transférée dans l’ancienne chapelle des religieuses car son précédent local était trop sujet aux inondations du Rhône. La chapelle, proche de la porte d’entrée, occupe une position plus centrale qui permet de surveiller la distribution des « drogues » aux malades. À l’arrière, se situe le laboratoire avec son équipement de tamis, mortiers, alambics, balances, seringues et tasses. Les meubles et éléments sont régulièrement inventoriés comme en 1738 par les responsables du bureau qui notent la présence de 2 grandes urnes de faïence, 4 grands tableaux (sans description), 36 chevrettes, 36 pots à canon achetés au marchand faïencier Olivier de Montpellier en 1731.

Dans l’inventaire des « drogues » de 1661 figurent des poudres de toutes sortes, des pilules, des emplâtres, des onguents, du quinquina, de l’ipeca, de la myrrhe, du mercure, du souffre contre la gâle, de la rhubarbe. En 1649, sont achetés pour la boutique du vitriol, de la mélisse, des fleurs de pêchers, des feuilles d’or et d’argent. Beaucoup de ces produits proviennent de la foire de Beaucaire puis ils sont transportés via le Rhône jusqu’à la ville.

L’apothicaire est contrôlé par ses confrères de la ville et les recteurs de l’hôpital tous les 3 ans. Pour obtenir son titre, il a dû suivre un stage pendant 7 ans chez un maître puis subir une audition devant les autres médecins et fabriquer 4 préparations différentes avant de prêter serment. Son livre où sont inscrits les noms des malades et des prescriptions des médecins est régulièrement inspecté. L’apothicaire de l’hôpital ne doit pas distribuer des remèdes aux filles ou aux femmes pour éviter de favoriser des avortements. Les médicaments sont distribués aux malades le matin à jeun et le soir ; de plus il a l’obligation d’herboriser dans le jardin et de se perfectionner en achetant des livres.

En 1700, les garçons apothicaires doivent préparer la thériaque, qui était utilisée pour lutter contre toutes les maladies autrefois. Plus de 50 produits entraient dans sa composition dont des vipères séchées. La thériaque doit fermenter dans un grand récipient pendant un certain temps. Cette pharmacie continue de fonctionner jusqu’à la veille de la Révolution Française.

Plus d'informations

Reportez-vous notamment aux documents édités à l'occasion du 700e anniversaire de la création de l'Université d'Avignon, et notamment :

  • l'ouvrage collectif L'Université d'Avignon. Naissance et Renaissance. 1303 ~ 2003, sous la direction de Brigitte Bénézet, Acte Sud 2003.
  • le DVD 1303 Université 2003, conçu et réalisé par Pierre-Louis Suet, produit par l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse.