[Portrait] Clémentine Leroy, Doctorante en écophysiologie au laboratoire abeilles et environnement (UR406)

Sur quoi portent vos recherches ?

Mes travaux rentrent dans le domaine de l’écophysiologie et ce, sur les abeilles sauvages. C’est-à-dire que je cherche, par le biais de la physiologie, à établir des profils de sensibilité des abeilles en fonction à la fois de l’environnement dans lequel elles évoluent et des ressources qu’elles ont à disposition. Pour ce faire, j’échantillonne des communautés d’abeilles sauvages dans des sites plus ou moins perturbés (par le pâturage, les engrais, l’intensité de fauche…) et je mesure des paramètres physiologiques que je tente de lier à la diversité et à la qualité des ressources florales.

Quelle est votre actualité scientifique ?

Je suis actuellement en train de terminer un article qui porte sur les avantages et le potentiel que peuvent avoir les marqueurs physiologiques dans les suivis de dynamique des populations et dans les initiatives de conservation, chez les abeilles sauvages. Des études ont commencé à traiter ces aspects chez d’autres taxa et notamment chez l’abeille domestique qui est sociale mais il n’y a que très peu de données chez les abeilles sauvages qui sont, pour la majorité, solitaires.

Je suis également impliquée dans des activités de médiation et vulgarisation

scientifique auxquelles j’attache une grande importance. J’ai récemment participé à l’initiative DECLICS, des journées d’échanges scientifiques entre chercheurs et lycéens.

J’ai eu la chance d’être sélectionnée au concours Sciences en Bulles 2022 qui permet à des doctorant.e.s de résumer leurs travaux et leur vie d’étudiants chercheurs sous la forme de planches de bande dessinée.
 

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

J’ai d’abord été portée par un vif intérêt sur le domaine des interactions biologiques mutualistes que je trouvais fascinantes et sur lesquelles j’ai pu exposer un travail à l’université. Puis, de fil en aiguille, au cours de ma première expérience dans un laboratoire du CNRS à Dijon en tant que stagiaire, j’ai eu l’opportunité de toucher à toutes les disciplines de la recherche fondamentale. Allant de la création d’hypothèses et des protocoles associés, à la mise en place des expériences puis à la récole et à l’analyse de données et enfin au travail d’écriture. Je m’y suis tellement retrouvée et épanouie qu’il est apparu évident pour moi de poursuivre en recherche.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

Il faut faire de vous-même et de votre ténacité vos meilleurs alliés car personne ne sait mieux que vous ce dont vous êtes capables. Ne vous évaluez pas sans cesse, ce ne sont ni les mentions ni les classements aussi excellents soient-ils, qui vous permettront d’avancer vers vos objectifs. Pour évoluer pour faire du neuf, comme en recherche, il faut se donner le droit à l’erreur.
 

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Ça c’est une abeille sauvage, une Rhodanthidie rousse qui vit notamment en garrigues sur la Côte Bleue (Marseille), qui se balade tranquillement sur ma blouse. On assiste ici à la réalité et la beauté du terrain qui s’invitent au laboratoire pour nous apprendre et nous surprendre.

 

Le laboratoire

Clémentine Leroy est membre de l'Unité de Recherche Abeilles et Environnement (UR406 – INRAE).
L’unité de recherche a pour objectif de faire progresser les connaissances et promouvoir la recherche de solutions innovantes pour la protection des abeilles domestiques et la conservation des abeilles sauvages dans ce nouveau contexte de l’anthropocène.
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