Économies d’énergie et écogestes
Depuis 2015, Avignon Université surveille ses consommations à la loupe.
L’objectif ? Moins d’énergie gaspillée, des bâtiments plus efficaces et une planète qui respire un peu mieux.
Les actions déjà réalisées
Isolation de bâtiments
- Isolation des combles du bâtiment Nord sur le campus Hannah Arendt
La toiture est responsable de 30 % des déperditions de chaleur. Il est donc essentiel de disposer d’une isolation thermique efficace pour se protéger aussi bien du chaud que du froid.
Ainsi, une partie de la toiture du bâtiment Nord, au-dessus des salles 2E01 à 2E05, soit environ 800 m², a fait l’objet de travaux pour un montant de 30 891 €. La très belle charpente du XVIe siècle a été préalablement traitée contre les xylophages avant que la laine de roche poussiéreuse ne soit retirée et qu’un important nettoyage soit réalisé. Une membrane d’étanchéité à l’air a été mise en place et un platelage construit pour faciliter la circulation dans les combles pour la maintenance des équipements techniques. C’est alors que les 30 cm de laine de roche, disposés en deux couches croisées, ont été installés pour assurer une parfaite isolation.
Deux ans plus tard, à l’occasion de travaux de réfection de couverture, c’est la toiture ouest du bâtiment abritant les salles 2W12 à 2W16 qui a subi le même traitement pour une surface ré-isolée de 417 m² et un coût de 21 497 €. - Ré-isolation complète de la toiture-terrasse du CERI sur le campus Jean-Henri Fabre
Le Centre d’Enseignement et de Recherche en Informatique (CERI), construit en 1995, a bénéficié d’importants travaux consistant à ré-isoler les 2 500 m² de sa toiture. Ainsi, ce ne sont pas moins de 12 cm de polyuréthane, un isolant très performant, qui ont été ajoutés aux 5 cm existants. Objectif : diviser par quatre les déperditions de chaleur.
Les travaux, réalisés en 2021 et 2022, ont coûté 161 829 € et ont également permis de bénéficier d’une toute nouvelle étanchéité.
Éclairage LED avec détecteurs de mouvement
- Des LED dans les salles de cours et les circulations
La rénovation des luminaires, visant à remplacer les éclairages fluorescents par des LED, est déployée progressivement dans tous les bâtiments, pour un investissement de 334 265 €. D’une durée de vie plus longue, sans scintillement et surtout plus sobre en énergie, cette technologie a été installée dans l’ensemble du CERI, dans certaines salles de classe du bâtiment Nord et dans les amphithéâtres du bâtiment Sud (AT01 à AT06) du campus Hannah Arendt. Les circulations du bâtiment Nord, du Pôle sportif et du bâtiment A du campus Jean-Henri Fabre (pôle Agrosciences) ont également fait l’objet d’une rénovation.
Pour maximiser les économies, des détecteurs de mouvement ont été installés, permettant un allumage et une extinction automatiques. De plus, lorsque l’éclairage naturel est suffisant, l’éclairage artificiel est automatiquement coupé !
Amélioration du chauffage et des systèmes de régulation
- Des robinets thermostatiques sur les radiateurs des bâtiments
En amont de la saison de chauffe 2022/2023, le déploiement de robinets thermostatiques s’est poursuivi pour un montant de 20 640 €. Près de 200 robinets thermostatiques ont été installés sur les radiateurs du bâtiment Nord. Ces dispositifs permettent une gestion plus fine de la température dans chaque salle de classe et bureau équipés, en prenant en compte les apports solaires et l’occupation des salles afin de maintenir une température stable autour de 21 °C et d’éviter toute surchauffe.
D’autres bâtiments ont également été équipés par le passé : site Chabran, bâtiment A Agrosciences, IUT et CERI. - Remplacement des chaudières au CERI et au bâtiment Nord du site centre-ville
La chaufferie du CERI a fait peau neuve ! Les deux chaudières à gaz de 1995, bien que toujours fonctionnelles, étaient technologiquement dépassées. Elles ont été remplacées pour un montant de 106 918 € par des chaudières modulantes à condensation disposant d’un rendement bien supérieur.
Mise en service durant l’hiver 2022-2023, elles ont montré leur efficacité avec une baisse de la consommation brute de 40 % par rapport à la précédente saison de chauffe.
La plus grosse chaufferie de l’université, celle du bâtiment Nord du site centre-ville, a également fait l’objet d’une rénovation importante avec une remise à neuf totale : remplacement des trois chaudières, des pompes de distribution en débit variable, de l’ensemble de la fumisterie, de l’armoire électrique, de la détection gaz, ré-isolation complète des canalisations, peinture du sol… Une opération à 268 225 € pour une puissance installée proche des 900 kW, réalisée en 2023.
Fourniture d’électricité verte
Depuis 2015, l’université s’est engagée à recourir à de l’énergie verte pour l’approvisionnement en électricité de ses bâtiments.
En 2025, la part d’énergie verte atteindra 100 % de l’électricité consommée. L’université a ainsi la garantie que l’électricité utilisée provient exclusivement de sources renouvelables, comme les centrales hydrauliques, photovoltaïques ou éoliennes.
Installation de centrales photovoltaïques
L’université investit également dans la production d’énergie décarbonée par l’installation de panneaux photovoltaïques. Une première installation de 38,6 kWc est entrée en fonctionnement en 2022 sur la toiture rénovée du CERI. Elle produit de l’électricité consommée directement par le bâtiment (autoconsommation). La production annuelle s’est élevée à 50 000 kWh en 2023, puis à 45 400 kWh en 2024, soit environ 13 % de la consommation électrique du bâtiment.
D’autres centrales sont à l’étude pour équiper les bâtiments, notamment sur le campus Jean-Henri Fabre. L’investissement s’est élevé à 44 700 €.
Bilan des consommations et résultats obtenus
L’université suit ses consommations d’énergie depuis 2012, soit 13 ans de suivi pour l’électricité, le gaz et l’eau.
En 2024, les consommations d’énergie des bâtiments s’élevaient à :
- Électricité : 2 552 680 kWh (716 087 €)
- Gaz : 1 459 192 kWh (159 494 €)
- Eau : 13 886 m³ (48 142 €)
Soit un total de 923 723 €.
En 2012, ces consommations étaient bien plus élevées :
- Électricité : 4 235 501 kWh
- Gaz : 3 218 627 kWh
- Eau : 14 037 m³
- Fioul : 567 023 kWh
Ainsi, entre 2012 et 2024 :
- La consommation d’électricité a baissé de 40 %
- Celle de gaz de 55 %
- La consommation d’eau a diminué de 1 %
- L’usage du fioul a été totalement supprimé
Réduire les consommations d’énergie et d’eau des bâtiments de l’université
C’est le rôle d’Olivier Platon, économe de flux. Les actions développées ciblent une meilleure programmation des équipements, l’amélioration technique des systèmes de chauffage/climatisation, d’éclairage, de ventilation ou encore le renforcement de l’isolation des bâtiments.
Depuis 2012, un suivi précis et régulier des consommations d’énergie des bâtiments a été mis en place, permettant de mener de nombreuses actions, telles que l’adaptation des plages de fonctionnement du chauffage à l’occupation des bâtiments, la mise en place d’optimiseurs de chauffage, l’installation de pompes à débit variable sur les circuits de chauffage, ou encore de robinets thermostatiques sur les radiateurs.
Le remplacement des éclairages par des LED et le renforcement de l’isolation des combles sont mis en œuvre progressivement. La sensibilisation des personnels et des étudiants est également primordiale.
À noter que le budget énergie nécessaire au fonctionnement des bâtiments de l’université s’élève à 923 723 € en 2024, après avoir atteint 1 108 873 € en raison de la flambée des prix de l’énergie (chauffage, climatisation, éclairage et besoins annexes des locaux).
Rencontre avec Olivier Platon, économe de flux
Spécialiste en thermique des bâtiments et installations énergétiques, il intervient sur toutes les questions liées à l’énergie (électricité, gaz, eau, carburant) afin d’améliorer la sobriété des bâtiments. Il sensibilise aussi les usagers des campus aux enjeux des économies d’énergie.
Gaëlle Fabre : Quel est votre cursus et parcours professionnel ?
Olivier Platon : Après l’obtention de ma licence professionnelle Maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables, j’ai été conseiller info-énergie. Ensuite, je suis devenu économe de flux pour des communes des Bouches-du-Rhône, puis pour la Région Sud PACA, où j’avais en charge la réduction des consommations d’énergie et d’eau des lycées. J’ai intégré Avignon Université en 2015, suite à la création d’un poste d’économe de flux.
GF : Quelle est votre mission à l’université ?
OP : Ma mission consiste à mettre en œuvre des actions visant à la réduction des consommations d’énergie et d’eau des bâtiments de l’université en ciblant les améliorations permettant un retour sur investissement rapide.
Ces travaux concernent l’isolation des bâtiments, l’amélioration des systèmes de production de chaleur ou de climatisation, d’eau chaude sanitaire, de ventilation, etc. La sensibilisation des usagers est également essentielle. Ma fonction m’amène à travailler avec tous les acteurs de l’université. Les travaux effectués sont pour la plupart invisibles, et c’est bien là l’objectif : réaliser des économies d’énergie sans impacter le confort des usagers.

GF : Un mot sur les consommations d’énergie de l’université ?
OP : Elle dispose d’un patrimoine de 70 828 m², correspondant à la surface de dix terrains de football qu’il faut chauffer, climatiser, éclairer, ventiler, etc.
Cela représente des dépenses annuelles importantes, équivalentes à la consommation d’une ville de 10 200 habitants comme Vedène ou Fontaine-de-Vaucluse.
Le budget s’élève à 675 K€/an, toutes énergies confondues.
GF : Quelles sont les réalisations marquantes de ces dernières années ?
OP : Je me consacre actuellement aux travaux à réaliser dans le cadre du Plan de relance. L’État a doté l’université de 1,05 M€ pour des actions en faveur de la transition énergétique.
Parmi les projets finalisés, je peux citer la rénovation de l’éclairage des salles de cours et des espaces de circulation du bâtiment Nord. Les tubes fluorescents ont été remplacés par des pavés LED couplés à des détecteurs de mouvement. La puissance installée a été divisée par 3,5, avec un éclairement supérieur.
Dans les mois à venir, la ré-isolation de la toiture du CERI est prévue, avec l’installation de la première centrale photovoltaïque. L’université compte ainsi maîtriser ses consommations et ses coûts en énergie, agir en faveur du développement durable et tendre vers des énergies plus propres.
Derrière ces travaux, il y a un objectif important : répondre, pour l’ensemble des bâtiments tertiaires, dont les universités, au décret tertiaire mis en place par l’État. D’ici 2050, l’université doit réduire ses consommations d’énergie de 60 %.
GF : Citez-nous un geste à appliquer par tous pour réduire les consommations d’énergie.
OP : La suppression des radiateurs d’appoint électriques, qui permettent de se chauffer au-delà des 21 °C préconisés par l’université. Ces appareils consomment beaucoup d’énergie et coûtent cher. Il est préférable de porter un vêtement supplémentaire.
Si des personnels rencontrent des problèmes de chauffage, il ne faut pas hésiter à le signaler. D’ailleurs, dans le cadre du Plan de relance, l’université va améliorer le chauffage du bâtiment Nord pour une meilleure uniformité des températures.
J’invite également les personnels à me faire remonter leurs idées. La préservation de l’environnement est l’affaire de tous, et c’est grâce aux efforts de chacun que nous progresserons. Depuis juin 2020, une campagne Agir pour l’environnement a été mise en place à l’université.
Contact : econome-flux@univ-avignon.fr
Mis à jour le 10 mars 2025