[Portrait] Yoletty Bracho, Maîtresse de conférences contractuelle en science politique (•JPEG)

Sur quoi vos recherches portent-elles ?

Mon travail de thèse porte sur les militantismes institutionnels, à savoir, sur la manière dont des acteurs mobilisés font un usage stratégique des structures et des biens publics pour faire avancer les causes qu’ils défendent. Désormais, je m’intéresse aux involutions de la démocratie, et en particulier à la manière dont se construisent des dissidences au sein des régimes autoritaires. Je développe ces thématiques à partir d’une enquête de terrain de long cours au Venezuela.

Yoletty BRACHO

Quelle est votre actualité scientifique ?

Durant les années 2023 et 2024, deux publications que j’ai codirigées ont vu le jour. Un numéro de la revue Cahiers des Amériques latines sur la question des violences d’État au Venezuela, et un ouvrage aux Presses Universitaires de Rennes sur les alternances politiques en Amérique latine. Actuellement, je travaille avec mes collègues politistes de l’Université d’Avignon et du laboratoire JPEG, ceci en partenariat avec le GIS Participation et le laboratoire CERAPS, à l’organisation d’un colloque sur la question des militantismes institutionnels dans des contextes de régressions démocratiques à échelle transatlantique.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Comme pour beaucoup de mes prédécesseurs, je conçois la recherche comme un métier qui permet à la fois de mieux se connaître soi-même et de mieux s’ancrer dans son environnement. La recherche est aussi pour moi le meilleur moyen de maintenir les liens entre les deux rives de l’Atlantique auxquelles je tiens fort. C’est enfin une démarche de connaissance que j’envisage comme un engagement social et politique à part entière.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

Les réalités matérielles de la recherche en sciences sociales aujourd’hui exigent de la responsabilité et de la clarté quand l’on s’engage dans ce parcours, or, il est difficile d’avoir une image d’ensemble quand on est en master et qu’on commence à envisager de faire un doctorat. Ainsi, durant ce moment charnière, deux choses me semblent importantes. La première, le choix du directeur ou directrice de thèse afin de trouver quelqu’un qui pourra véritablement accompagner le parcours du jeune chercheur ou chercheuse. La deuxième, l’échange avec ceux et celles qui sont déjà engagés en doctorat, afin de mieux connaître l’espace de travail (université, laboratoire) qu’on va rejoindre pour de nombreuses années.

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

Mon activité se fait beaucoup sur un petit bureau équipé de deux écrans et une carte de la ville de Caracas, capitale du Venezuela.


LE Laboratoire des sciences Juridiques, Politique, Économiques et de Gestion (•JPEG)

Le Laboratoire des sciences Juridiques, Politique, Économiques et de Gestion (•JPEG) est une unité de recherche pluridisciplinaire qui regroupe des juristes, des politistes, des économistes et des gestionnaires autour de projets de recherche fédérateurs.

Il se structure autour de trois thèmes de recherche :

  • Travail – Emploi
  • Vote et démocratie
  • Sociétés numériques

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