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[Soutenance de thèse] Tania De Almeida : "Impact d’une espèce ingénieure de l’écosystème et son utilisation en restauration écologique – Le cas de Messor barbarus (L.) dans les pelouses méditerranéennes"

Publié le 24 novembre 2020 Mis à jour le 27 novembre 2020
Date(s) et lieu(x)
Le 11 décembre 2020
Complément date
14h00
Amphithéâtre de l'IUT d'Avignon
Public restreint à cause de la crise sanitaire

Tania de Almeida soutiendra sa thèse le 11 décembre 2020 sur le thème : "Impact d’une espèce ingénieure de l’écosystème et son utilisation en restauration écologique – Le cas de Messor barbarus (L.) dans les pelouses méditerranéennes".

Discipline

Biologie

Laboratoire

Institut Méditerranéen de Biodiversité et Écologie (IMBE)

Composition du jury de soutenance

  • Claire DETRAIN     DR, FNRS, Université Libre de Bruxelles, Belgique     - Rapporteure
  • Xim CERDA     DR, Estación Biológica de Doñana, Espagne   -   Rapporteur
  • Estelle FOREY     MCF-HDR, ECODIV, Université de Rouen Normandie     -  Examinatrice
  • Apolline AUCLERC     MCF, LSE, Université de Lorraine, ENSAIA     - Examinatrice
  • François MESLEARD     DR, Tour du Valat, Professeur associé, IMBE, Avignon Université  -   Directeur
  • Thierry DUTOIT     DR, CNRS, IMBE, Avignon Université   -  Co-directeur
  • Olivier BLIGHT     MCF, IMBE, Avignon Université   -  Co-encadrant
     

Résumé de la thèse


L’objectif principal de cette thèse était double : mesurer l’impact d’une espèce de fourmi sur son écosystème, afin d’en déduire des applications potentielles dans le domaine de la restauration écologique. Les fourmis sont parmi les organismes les plus abondants des écosystèmes terrestres et occupent des zones géographiques très variées. Elles jouent des rôles écologiques clés dans de nombreux écosystèmes comme ingénieurs du sol, prédateurs ou régulateurs de la croissance et de la reproduction des plantes. Cependant les données collectées localement sont souvent parcellaires et ne permettent pas d’avoir une vision complète de l’impact d’une espèce sur son milieu. Messor barbarus (L.), connue pour redistribuer les graines et pour modifier les propriétés physico-chimiques du sol, est largement répandue dans le Sud-Ouest de l’Europe notamment au sein des pelouses méditerranéennes. Elle pourrait donc jouer un rôle majeur dans la composition et structuration de ces pelouses caractérisées par une forte biodiversité mais dont le nombre et la superficie ont drastiquement diminué ces dernières décennies.

Dans un premier temps, par une étude multi-compartiments, nous avons confirmé l’hypothèse selon laquelle M. barbarus est une ingénieure de l’écosystème au sein des pelouses méditerranéennes. Elle transforme cet habitat en modifiant, comme attendu, les propriétés physico-chimiques du sol. Ces modifications sont associées à une augmentation de la biomasse et de l’hétérogénéité des communautés végétales ainsi qu’à des changements dans les faunes épigée et endogée (abondance, occurrence et structure des communautés). De plus, M. barbarus modifie profondément les relations trophiques et non trophiques interspécifiques et entre les espèces et leur habitat. L’hétérogénéité créée à l’échelle locale par l’activité de cette fourmi, entraine une diversification des niches écologiques au sein de ces pelouses. Malgré leur rôle souvent majeur sur le fonctionnement des écosystèmes, les fourmis ne sont que très rarement considérées en restauration écologique. Sur notre site d’étude, un chantier de réhabilitation d’une pelouse sèche après une fuite d’hydrocarbures et un transfert de sol, M. barbarus a permis d’accélérer la restauration des propriétés physico-chimiques du sol mais aussi de la banque de graines à moyen terme - sept ans après la réhabilitation du site.

Ces résultats font donc de cette espèce une bonne candidate en ingénierie écologique. Afin de généraliser l’utilisation des fourmis en restauration écologique, nous proposons une méthodologie à destination des gestionnaires basée sur l’utilisation de traits fonctionnels et d’histoire de vie. Pour cela nous avons évalué le potentiel des fourmis en écologie de la restauration, puis nous avons listé l’ensemble des traits connus pour affecter les compartiments abiotiques et biotiques et/ou pertinent pour effectuer un suivi du succès de la phase de restauration. La méthodologie proposée permet une première sélection des espèces potentiellement utilisables en fonction des objectifs de restauration.


Reportage sur les travaux de Tania de Almeida dans l'émission PrioriTerre de France 3 :


Mis à jour le 27 novembre 2020