[Soutenance de thèse] Louise Chassouant, "Organic residue analysis in archaeological amphorae", IRPNC, 10/12/2021

Discipline

Chimie analytique archéobotanie

Laboratoire

IRPNC

Encadrement

• Carole MATHE
• Cathy VIEILLESCAZES
• Donatella MAGRI
   

Composition du jury de soutenance

• Maria Perla COLOMBINI
• Santiago RIERA MORA
• Nick SCHIAVON
• Fabienne OLMER
  
  

Résumé de la thèse

Les travaux présentés dans cette thèse se sont concentrés sur l'analyse de récipients archéologiques. A travers la recherche de marqueurs moléculaires et par l'observation de restes archéobotaniques, cette étude vise à identifier le contenu originel des récipients étudiés dans le corpus de thèse.

L'analyse des résidus organiques, aussi bien contenus dans le tesson céramique que dans la couche imperméabilisante à l'intérieur de l'amphore, offre une première lecture de la fonctionnalité de l'objet et de sa contenance. Une importance toute particulière est accordée à l’identification botanique ainsi qu’aux techniques de formulation utilisées pour produire un revêtement organique imperméabilisant produit à partir de matières résineuses. Celles-ci pouvaient être retravaillées par la suite dans le but d’améliorer les propriétés de l’enduit, avant d’être apposées à l’intérieur de l’amphore, le but étant de limiter toute perte de matière via la céramique poreuse. L’approche moléculaire se concentre sur les restes macroscopiques et résidus microscopiques contenus dans le revêtement imperméabilisant de l’amphore ou dans le tesson lui-même. Les matrices archéologiques sont alors soumises à différents protocoles d’extraction afin d’en identifier des molécules caractéristiques considérées comme « biomarqueurs », à l’aide de la chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse. Le volet paléobotanique, principalement axé sur la recherche de pollen, apporte un angle d'analyse nouveau en se concentrant d’une part sur la caractérisation des espèces fossiles environnementales et/ou économiques, et d’autre part sur l'origine botanique des pollens identifiés. De cette manière, l’approche archéobotanique s’appuie sur la microscopie optique et électronique afin de déterminer l’identité végétale des restes présents dans l’enduit ou dans le fond du tesson lorsque le contexte archéologique le permet. Enfin, le support archéologique offre une base certaine dans la compréhension de l’objet, tant par les indications apportées par les archéologues que par le contexte dans lequel l’objet a été trouvé.

Outre l'optimisation des protocoles existants en matière d'extraction de molécules d’intérêt, cette étude met en avant les bénéfices d'une approche archéométrique multi-analytique à travers l'analyse de différents artéfacts archéologiques provenant de périodes et de contextes hétéroclites. En se concentrant sur l'époque romaine, cette thèse s'attarde sur l'analyse d'amphores provenant des fouilles de l'épave du Planier 3 (France) afin de mettre en place un protocole analytique moléculaire. Le revêtement organique et/ou la matrice inorganique du tesson de 22 objets sont ainsi analysés, équitablement répartis entre amphores à vin et à huile. Par la suite, 5 revêtements d’amphores provenant de l'ancien ancrage de San Felice Circeo (Italie) ont permis de développer une méthodologie multi-analytique par combination entre marquage moléculaire et archéobotanique. Finalement, l’approche multidisciplinaire développée a été étendue à l’analyse d’un vase « théière » de typologie singulière datant de l'Age du Bronze (Cisjordanie).