[Portrait] David Galli, Maître de conférences en Sciences de l'information et de la communication

Sur quoi portent vos recherches ?

Mes recherches s’inscrivent en sciences de l’information et de la communication. Aujourd’hui, le spectacle du « vivant » permet une pratique de la recherche scientifique qui rejoint la création artistique. Mon travail consiste à explorer cette forme de recherche-création à partir de scènes de la vie contemporaine où, de plus en plus, la communication en face-à-face, physique, est réduite à des interfaces, numériques.

J’organise alors des rencontres, sur le terrain, pour interroger mon corps et mes émotions lors de l’écriture scientifique. Ma méthode, soutenue par Antonio Damasio, Dominique Wolton ou Franck Renucci, a pour but de créer de nouveaux récits entre les disciplines.

Jusqu’où peut aller la plasticité des liens entre la recherche des artistes et la création scientifique ?

Quelle est votre actualité scientifique ?

Nous organisons en ce moment un colloque sur les « Tiers-Lieux Culturels » avec une vingtaine de collègues dont Émilie Pamart (Avignon Université) pour interroger ces espaces qui – comme la Villa Créative en devenir – fournissent un cadre propice à la recherche-création, par les rencontres entre chercheurs, professionnels, étudiants et artistes.

Je continue également mes expériences de création, collectives, avec les plus jeunes (étudiants et adolescents) en parallèle de mes rencontres avec les chercheurs et les artistes (Régine Chopinot, Grégory Chatonsky, Fabrice Hyber). Ces relations prennent ensuite la forme d’ouvrages collectifs que je codirige, comme Pharmaphone (De Boeck Supérieur, 2020) ou Liens mobiles (Alliage, 2021). Mes liens avec les autres façonnent mes hypothèses au fil des publications.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans la recherche universitaire ?

Mon intérêt pour la recherche universitaire est né d’une rencontre. Soudain, un autre humain vous parle de sa volonté de (re)chercher, de son intérêt pour les énigmes ou la (re)création d’hypothèses, de concepts, de théories. C’est la communication vivante entre un étudiant et un chercheur qui, souvent, marque le début d’un mouvement :
« l’impératif de recherche » (Hermès, La Revue, CNRS Éditions, 2020).

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent faire de la recherche ?

La première étape consisterait peut-être à emprunter un livre à la bibliothèque, à le lire, puis à rencontrer un chercheur pour lui poser une question. La deuxième serait ce moment où un concept semble mystérieux, si bien qu’il faut l’explorer avec le chercheur en continuant la conversation. La troisième s’incarnerait sur le terrain, quand il faut faire vivre une interrogation, encore, et toujours, par les rencontres et la communication.

Quel objet ou quelle image de votre activité vous illustre le mieux ?

« Vie » (David Galli) à découvrir dans Liens mobiles (2021), le numéro 82 de la revue Alliage.

Le laboratoire

David Galli est membre du Laboratoire Culture et Communication (LCC).
Le LCC est spécialisé dans l’approche communicationnelle des faits culturels et conduit des recherches sur les institutions, les pratiques, et les publics de la culture.
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