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[Culture scientifique] L’empreinte des Romains se voit encore sur le sol et la végétation dans la plaine de Crau – The Conversation

Publié le 15 janvier 2021 Mis à jour le 15 janvier 2021
Une bergerie de la plaine de Crau © Lionel Roux/Maison de la transhumance
Une bergerie de la plaine de Crau © Lionel Roux/Maison de la transhumance

L’article de The Conversation, rédigé par Thierry Dutoit (Directeur de recherches au CNRS/Avignon Université/Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie (IMBE)/Aix-Marseille Université) et Arne Saatkamp (Maître de conférences, IMBE/Aix-Marseille Université), nous apprend que la trace de bergeries romaines, pourtant abandonnées depuis plus de 1600 ans, est encore visible, notamment dans la plaine de Crau, vaste espace steppique situé dans le département des Bouches-du-Rhône.

La pratique du pastoralisme (élevage extensif) pendant plusieurs milliers d’années dans la plaine de Crau, est à l’origine de sa végétation : elle a permis le développement d’un écosystème de type steppique unique au monde.

Des bergeries construites depuis l’époque romaine y ont été régulièrement abandonnées au fil des siècles, mais toujours reconstruites en réutilisant les matériaux des anciennes structures.

Les chercheurs de l’IMBE y ont échantillonné dans des enclos attenants, les plantes mais aussi le sol pour analyser des variables chimiques constituant des marqueurs des anciennes activités humaines, comme le taux de phosphore disponible ou de carbone organique.

Les résultats de cette étude sont impressionnants : « Même après plus de 2000 ans d’abandon pour les sites de l’époque du Haut-Empire romain, la végétation est toujours marquée par les activités humaines anciennes au sein de ces enclos, comme si l’empreinte de la concentration des brebis refusait de s’effacer. »

L’équipe de recherches a également constaté que le sol reste très riche en carbone et en phosphore, deux éléments apportés par les déjections des brebis durant leur concentration dans ces enclos. Les sécheresses récurrentes peuvent alors expliquer la très lente minéralisation de la matière organique excédentaire déposée.

Les plantes typiques de la steppe méditerranéenne ne reprennent que lentement possession des lieux lorsque le phosphore et le carbone diminuent, et cohabitent donc avec les autres plantes, toujours nourries par ces deux éléments. Cette mixité végétale génère alors un véritable « nouvel écosystème ».

Thierry Dutoit et son équipe étudient donc la capacité des écosystèmes à revenir à leur état initial après avoir subi des perturbations anthropiques ils travaillent ainsi pour la restauration des espaces naturels dégradés. Dans ce cas d’étude, ils montrent qu'il est important de ne pas se fixer un état de référence figé et qu’il faut prendre en compte ces perturbations datées de plusieurs milliers d’années d’activité humaine et les changements climatiques pour restaurer la plaine.


>>> Pour lire l’article complet de The Conversation : Dans la plaine de Crau, l’empreinte des romains se voit encore sur le sol et la végétation - 06/01/2021


Voir aussi

>>> Les fourmis restaurent les pelouses sèches méditerranéennes

>>> L’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie (IMBE)

Mis à jour le 15 janvier 2021